Les Emirats montrent le dynamisme de leur marché du livre

Librairie Kinokuniya, à Dubaï

Les Emirats montrent le dynamisme de leur marché du livre

Lors d'une conférence à l'Institut du monde arabe, à Paris, mercredi 19 septembre, l'Association des éditeurs émiratis a dévoilé une étude sur l'édition dans ce pays.

Par Anne-Laure Walter,
avec alw Créé le 15.04.2015 à 19h12

Les éditeurs emiratis se sont réunis mercredi 19 septembre à l'Institut du monde arabe pour présenter une étude sur «L'édition aux Emirats arabes unis, états et perspectives», de Rüdiger Wischenbart, consultant qui réalise notamment le classement mondial de l'édition que publie Livres Hebdo, et de Nasser Jarrous, éditeur libanais.

Voulant se présenter comme un centre névralgique régional, voire international, pour l'industrie du livre dans le bassin arabophone, les Emirats arabes unis ont depuis cinq ans construit et renforcé leur marché. Leur puissance économique et leur stabilité politique dotent les Emirats d'un avantage sur leurs voisins. La foire du livre d'Abu Dhabi, qui se rêve un mini Francfort, continue d'attirer de plus en plus de professionnels. L'arsenal légal pour la défense du droit d'auteur a aussi été mis en place, les Emirats ayant signé diverses conventions et mis en place leur propre loi sur le copyright.

Avec 280 millions de personnes ayant l'arabe pour langue maternelle et environ 452 millions d'arabophones, l'arabe est considéré comme la cinquième langue la plus largement parlée dans le monde. Cependant, les échanges entre les arabophones et les autres langues dominantes ne reflètent pas ce statut. L'Unesco, qui recense depuis 1932 les pays suscitant des traductions, ne cite qu'un seul pays de langue arabe dans son top 50, l'Egypte, au 49e rang, juste devant l'Indonesie. Aucun auteur de langue arable n'apparaît dans le top 50 des auteurs les plus traduits.

Le marché du livre dans les Emirats se composent de publications locales en arabe, d'importations d'ouvrages en arabe, principalement du Liban mais aussi d'Egypte, de Syrie et de Jordanie, des importations de livres en anglais et de quelques autres livres en langues étrangères car les Emirats accueillent des nationalités très diverses.

Les livres en langue anglaise sont bien plus vendus que ceux en arabe puisqu'ils représentent 65% des ventes contre 35% d'ouvrages en arabe.

Le prix moyen de vente d'un livre en Egypte ou en Syrie est 20% moins cher que le même titre vendu au Liban ou en Arabie Saoudite. En effet, un livre coûte en moyenne 2 à 3 dollars en Egypte ou en Syrie, 5 à 6 au Liban ou en Jordanie, et 7 à 10 dollars en Arabie Saoudite ou dans les pays du Golfe.

Malgré une unité de langue, le livre ne passe pas les frontières des divers pays de langue arabe.

Aux Emirats, le marché du livre est en plein expansion. Il représente 170 millions d'USD (prix public). Ainsi, il représente 30 USD par habitant, ce qui est trois fois moins qu'en Autriche (110 USD) mais trois plus qu'au Brésil où il est de 10 USD par habitant.

Entre 2009 et 2011, les importations venant de pays arabes sont passées de 22 000 à 30 000 titres et l'import depuis les Etats Unis a plus que doublé en valeur, passant de 19 millions d'USD à 47 millions USD en 2011. La librairie en ligne Neel Wa Furat recense 400 000 titres, soit 80% des titres disponibles. 15 000 nouveautés paraissent chaque année et 10 000 rééditions.

La diffusion des ouvrages passent par des petits points de ventes ou des chaînes de librairies étrangères dans les grands centres commerciaux comme la gigantesque chaîne japonaise Kinokuniya, à Dubaï (6 300 m2), avec 500 000 références en anglais, arabe, japonais, français, allemand ou chinois mais aussi par Borders, W.H. Smith ou Virgin.
15.04 2015

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