« On s’inscrit dans la continuité de la ligne éditoriale », prévient Grégoire Chevalier. A 38 ans, ce salarié dans le secteur de la mode est l’un des cinq repreneurs de la maison d’édition Rue Fromentin. Créée en 2009 par un couple de franciliens, cette maison d’édition qui s’est voulue « impertinente et exigence » n’était plus en activité depuis 2019. A son catalogue, une quarantaine de titres, principalement d’auteurs français et américains.
« Pas de but commercial »
« Lorsque nous avons appris la cessation d’activité, nous avons décidé de reprendre le flambeau à cinq car nous étions attachés à cette maison d’édition », révèle le trentenaire. « Les grandes maisons d’éditions, à mon sens, font de moins en moins confiance aux nouveaux auteurs », poursuit-il. Les cinq repreneurs, passionnés de littérature mais « travaillant dans des milieux complètement différents » ont donc repris le flambeau de la maison d’édition qui a fait connaître l’auteur Patrice Jean, édité depuis chez Gallimard. L’auteur nantais de La poursuite du mal signe néanmoins un nouveau roman, Rééducation nationale, qui lancera à l’automne le renouveau des éditions rue Fromentin.
« Nous avons prévu cinq sorties d’ici le second semestre 2023, précise Grégoire Chevalier, avec deux traductions inédites d’écrivains américains ». S’ils assurent « ne pas avoir de but commercial » dans un premier temps cars ils « travaillent tous à côté », les repreneurs ambitionnent de vendre « entre 10 000 et 15 000 livres par an ». Pour la distribution, ils ont repris le contrat avec Interforum du groupe Editis, et collaborent avec Hachette pour les versions numériques des ouvrages. Bien organisés, ils se sont « répartis les tâches suivant leurs compétences et connaissances » formant à eux cinq le comité de lecture. Outre le roman satyrique sur l’Education nationale de Patrice Jean, une exofiction fiction sous le règne de Louis XIV de Dominique Labarrière à l’automne, un premier roman sociologique sur les Gilets jaunes sera publié en janvier.