Depuis la mort de leurs parents dans un accident de voiture, Mirko et Tommaso Turriani vivent seuls, dans un quartier "middle class" de Milan, et fréquentent le "lycée de bourges" Leonardo-da-Vinci. Ce sont d’excellents élèves. Mirko, 17 ans, est un garçon solide, équilibré, sérieux, organisé et s’occupe de Tommaso, 11 ans. Ses passions : le sport, les filles, mais avec modération. Toujours puceau, il aimerait bien aller plus loin avec Greta, sa copine. Le cadet, lui, est plus fantasque. Il vit dans son monde, surprotégé par son frère. Les Turriani ayant laissé à leurs fils un bel héritage, géré par un juge jusqu’à leur majorité, ils sont à l’abri.
Mais il y a les adultes. Les professeurs, un peu intrusifs. Et surtout l’oncle maternel Eugenio, qui a été désigné comme tuteur, l’autre frère, Gil, photographe industriel et homo, ayant été jugé moins fiable. A tort.
Psychorigide, Eugenio tyrannise ses neveux. Mirko, avec qui les conflits sont fréquents, le soupçonne même de piocher dans la caisse familiale. Quant à son grand projet, les faire vivre avec lui et sa femme - sans enfants -, les garçons y sont opposés. Mirko "inventera bien quelque chose" pour échapper à cette galère, en attendant ses 18 ans. Les deux frères n’ont qu’un souhait : qu’on les laisse tranquilles.
Mais un événement va venir tout bouleverser : Mirko, fan de foot, veut partir à Madrid avec ses copains voir jouer l’Inter de Milan en Ligue des champions. Greta en sera, et il compte bien passer enfin sa première nuit avec elle. Mais pour cela, il a besoin de 1 200 euros. Eugenio les lui refuse. Mirko se résout à emprunter la somme à Cuneo, un dealer de son ancien quartier. Lequel lui accorde une semaine pour rembourser capital et intérêts, soit 1 500 euros. Sinon…
Comment va-t-il se tirer de ce mauvais pas ? C’est tout le suspense "à froid" de ce roman d’apprentissage sensible, où tout se passe dans les marges, les longs silences entre les personnages.
Jean-Claude Perrier
