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Les dégâts du progrès

Chris Oliveros/Delcourt

Les dégâts du progrès

Chris Oliveros décrit, dans les années 1950, l’agonie d’une petite entreprise dépassée par la modernité.

Par Fabrice Piault
avec Créé le 03.06.2016 à 02h01

Fondateur, en 1990 à Montréal, et directeur pendant vingt-cinq ans de Drawn and Quarterly, Chris Oliveros est une figure de l’édition nord-américaine de romans graphiques. Il a édité Daniel Clowes, Joe Matt, Seth, James Sturm, Chris Ware ou Adrian Tomine. Le voilà passant de l’autre côté de son bureau, réalisant à son tour un premier roman graphique avec une acuité de regard et une fluidité de style qui ne déparent pas à côté de ceux de ses auteurs fétiches.

Sombre, son sujet tient de la mise en abyme. L’auteur s’intéresse, dans une ville de l’Amérique du Nord des années 1950, au patron d’une toute petite entreprise, une manufacture de belles enveloppes. Outre lui-même, elle n’emploie qu’un ouvrier, qui ne reste que pour garder une chance de se voir régler ses arriérés de salaires, et une secrétaire et comptable. Jack Cluthers se démène pour la sauver. Mais elle est technologiquement dépassée, sans moyens pour renouveler ses machines. Ses tarifs ne sont plus concurrentiels, ses délais sont trop longs, son carnet de commandes fond.

Sa situation va évidemment se dégrader rapidement, en même temps que les relations conjugales de Cluthers, saisi par des hallucinations et des coups de folie. Chris Oliveros décrit en entomologiste les répercussions de l’agonie de l’entreprise, qui se déploient à la manière d’une onde de choc. Fabrice Piault

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