Plutôt, la décision unilatérale de la banque est liée à une série de messages postés sur Twitter par la gérante au mois d’octobre. Agacée par les défaillances de son terminal de paiement et après avoir appelé 36 fois sa banque sans réponse, elle interpelle directement le service client de la Société générale sur Twitter. Avec une certaine vivacité dans la prose.
"Piqué au vif, le directeur [de l’agence] m’appelait enfin, me menaçant de fermer mes comptes, si je continuais à tweeter. Au moins mes tweets m’auront permis d’avoir enfin un interlocuteur au téléphone... un petit miracle en soi", raconte la libraire dans le quotidien. Trois semaines après les faits, elle rencontre le directeur lors d'un entretien "agressif et ubuesque". Le responsable met alors sa menace à exécution.
La banque oppose le secret bancaire
Dans un recommandé reçu début décembre, la Société générale indique mettre fin au contrat qui la lie à la gérante et lui requiert de rendre chèquier et carte bancaire dans un délai de 60 jours. Une autre entrevue avec le directeur n’y changera rien. "Il a été totalement impossible de discuter et le directeur nous a indiqué qu'il faisait ce qu'il voulait et qu'il pouvait même clôturer tous nos comptes", déclare Julie Goislard au Parisien. Depuis, la libraire, son conjoint et sa fille ont reçu des courriers annonçant la fermeture de leurs comptes personnels.
La Société générale, drapée de "la confidentialité du secret bancaire", a refusé de commenter l’affaire et se borne à souligner le pouvoir discrétionnaire de la banque en matière de rupture de contrat. "La banque n’a pas à motiver sa décision".