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Les cantons romands annoncent 790 000 francs suisses de soutien au livre

Les cantons romands annoncent 790 000 francs suisses de soutien au livre

Douze éditeurs et six organismes de promotion du livre et de la lecture de Suisse romande vont se partager 790 000 CHF de subventions sur trois ans, première mise en œuvre d'une nouvelle politique du livre, adoptée également par l'ensemble de la Confédération helvétique.

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Par Hervé Hugueny Genève,
Créé le 27.04.2017 à 16h36

Les éditions Atrabile, la Joie de lire, Bernard Campiche, parmi les éditeurs, mais aussi le bibliobus Bain de livres, le collectif des librairies ou encore l'Association des jeunes auteurs romands (Ajar) : douze éditeurs et six organismes de promotion du livre et de la lecture vont se partager au total 790 000 CHF (730 000 euros) de subventions jusqu'en 2019, versées par la conférence intercantonale de l'instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP), dans le cadre du nouveau programme Livre+. La liste a été présentée par la conseillère d'Etat (ministre) du canton de Genève, Anne Emery-Torrancinta, lors d'une conférence de presse, le 26 avril, au Salon du livre organisé à Genève jusqu'au 30 avril.

33 éditeurs et 23 organismes de promotion du livre (bibliothèques, librairies, théâtres, associations, etc.) domiciliés dans les six cantons romands ont présenté des dossiers de candidature dans le cadre de l'appel à projets annoncé le 1er février dernier. Un jury d'expert a sélectionné les lauréats au cours des derniers jours. Les éditeurs recevront de 30 000 à 65 000 CHF (28 000 à 60 000 euros) par an, sur les trois années de cette première expérience.

L'objectif est de compléter les diverses aides ponctuelles versées par certains cantons ou villes (Genève et Lausanne entre autres, très actives), en soutenant à plus long terme des projets de collections notamment, en littérature, essais et documents et jeunesse. Le développement de collections de poche, favorisant la diffusion des œuvres, a ainsi fait l'objet d'une attention particulière (Alphil, collection de semi-poche en SHS). Les secteurs pratiques, scolaires, universitaires et scientifiques sont exclus du dispositif.

Pour les organismes de promotion du livre et de la lecture, les subventions vont de de 20 000 à 50 000 CHF (18 000 à 46 000 euros), également pendant trois ans. D'autre part, la CIIP financera aussi un cours en ligne sur la numérisation des fonds éditoriaux, assuré par l'Association suisse des éditeurs, diffuseurs et librairies (Asdel).

Soutien direct

En 2019, la CIIP fera un bilan de l'opération, avec l'objectif de la reconduire et l'élargir. Fondée à la fin du XIXe siècle, cette institution est chargée d'organiser la politique culturelle et éducative de la Suisse romande. Elle a déjà lancé des actions similaires de soutien sectoriel pour le théâtre et le cinéma. Le nouveau parlement cantonal de Genève est toutefois moins réceptif au soutien d'une politique culturelle, plus ou moins considéré comme un luxe, alors qu'il est plus sensible au financement du sport, note Anne Emery-Torracinta.

A l'échelle de l'ensemble du pays, l'Office fédéral de la culture a aussi inauguré l'an dernier une politique similaire, en réservant un budget de 1,6 million de CHF (1,48 million d'euros) par an, pendant  trois à cinq ans, réparti entre 67 éditeurs des trois bassins linguistiques. Les montants vont de 5 000 à 80 000 CHF (4 600 à 74 000 euros). Dix-neuf éditeurs romands en bénéficient dont l'Alphil, l'Aire, Favre, Héros-Limite, La Joie de Lire, Labor et Fides, PPUR, Olizane, Zoé, etc. C'est le premier soutien direct de cette nature, alors que l'Office fédéral confiait auparavant ses interventions à des associations ou organismes intermédiaires.

Conscients de la nécessité de soutenir un écosystème fragile, les pouvoirs publics suisses amplifient l'accompagnement du livre, dérogeant au libéralisme économique habituellement de règle." Depuis deux ans, cette intensification de la politique du livre est spectaculaire, c’est la conséquence des débats de la loi sur le prix unique, finalement rejetée mais qui a mis en lumière les particularités de l’économie du secteur ", note François Vallotton, professeur d’histoire à l’université de Lausanne, auteur d’une étude sur l'édition en Suisse romande, et interrogé par ailleurs.

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