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« Astérix en Lusitanie » prêt à envahir les librairies

Fabcaro et Didier Conrad lors de la conférence de présentation de l'album "Astérix en Lusitanie" (Albert René) - Photo Ian Langsdon / AFP

« Astérix en Lusitanie » prêt à envahir les librairies

Les éditions Albert René ont présenté lors d'une conférence de presse les premières cases exclusives tirées de l’album Astérix en Lusitanie. De nouveau signé Fabcaro et Didier Conrad, le 41e album des aventures de l'irréductible Gaulois, paraîtra le 23 octobre. Tiré à 2 millions d'exemplaires en France, il s'annonce, comme tous les deux ans, comme le raz-de-marée des fêtes de fin d'année.

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Par Élodie Carreira
Créé le 13.10.2025 à 13h53

Chaque nouvel album d’Astérix est un événement. Le 41ᵉ tome des aventures de l'irréductible Gaulois, Astérix en Lusitanie, n’a pas dérogé au grand rituel promotionnel qui accompagne chaque nouvelle sortie. Ce lundi 13 octobre, la presse était donc conviée sous les ors de l’ambassade du Portugal, à Paris, pour découvrir plus en détails le nouvel opus qui paraîtra le 23 octobre et qui marque la deuxième collaboration entre le scénariste Fabcaro et le dessinateur Didier Conrad, après L’Iris blanc, paru en 2023.

Dans ce nouvel opus, tiré à cinq millions d’exemplaires (dont deux millions en France) et publié simultanément dans 25 pays et 19 dialectes, Astérix et Obélix embarquent pour la Lusitanie, ancienne province romaine, afin de venir en aide à un village menacé par les légions impériales. Un voyage qui entraîne les Gaulois au cœur d’une culture locale inédite. Dans la droite ligne d’Uderzo et Goscinny, les clichés y sont revisités avec humour et tendresse : faïence, morue et anecdotes historiques s’y mêlent avec une savoureuse bienveillance.

« Astérix est, chaque fois, notre plus grosse vente de l’année »

« La France est l’un des partenaires les plus importants du Portugal. Nos ancêtres ont dû se battre pour leurs identités devant le même océan et le même empire. Gaulois et Lusitaniens ont ainsi partagé de nombreuses caractéristiques : patriotisme, sens de l’humour, gourmandise, esprit de résistance, goût du voyage et des découvertes. Des années plus tard, nous sommes là pour célébrer l’amitié, celles des braves Gaulois et Lusitaniens, ainsi que la nôtre. Mais aussi le génie de Didier Conrad, de Fabcaro et la mémoire d’Albert et René », s’est réjoui l’ambassadeur du Portugal en France, Francisco Ribeiro de Menezes.

« Astérix est, chaque fois, notre plus grosse vente de l’année », a poursuivi Isabelle Magnac, directrice d'Hachette Livre illustré, soulignant également l’importance du petit Gaulois qui, 66 ans après sa naissance, continue d’incarner un phénomène à part dans le paysage de la BD franco-belge.

Astérix
Jouant sur les clichés, Fabcaro et Didier Conrad ont fait la part belle à la morue - "baccalhau" en portugais - et à la faïence bleue qui recouvre de nombreux murs.- Photo EC

Mais au-delà des chiffres, ce nouvel album rend également hommage à une valeur chère à ses créateurs : le goût du voyage. « Mon père a passé plus de la moitié de sa vie à l’étranger », a ainsi rappelé Anne Goscinny, se réjouissant de voir Fabcaro reprendre durablement les rênes du scénario. De son côté, Sylvie Uderzo a rappelé combien ces voyages imaginaires avaient nourri la créativité de leurs pères, et leur avait permis de « développer des valeurs inhérentes à Astérix, telles que l’amitié et la bienveillance ».

Un 25ᵉ album dédié au voyage

« C’est mon premier album de voyage. J’ai donc l’impression de faire deux fois mon premier album, même si l’expérience du premier m’a servi, notamment pour trouver mes repères », a fait savoir Fabcaro, confiant avoir voulu « partir en vacances en scénarisant ». À mi-parcours de l’écriture du scénario, ce dernier s’est même envolé trois jours pour le pays des Œillets, avec Céleste Surugue, directeur général des éditions Albert René, rapportant une moisson de photos, transmises à Didier Conrad, pour nourrir ses planches.

Frappé par « l’hospitalité et l’accueil des Portugais », Fabcaro a tenu à faire transparaître ces qualités dans le nouvel album, tout en intégrant certaines spécificités lusitaniennes, toujours abordées sous le prisme du second degré. « Ce n’est pas évident d’éviter les clichés, mais on a essayé de trouver une accroche qui s’inscrive dans un humour bienveillant où l’on ne rit pas contre, mais ensemble », précise le scénariste.

Astérix 41e
Véritable "traître à son peuple", Pirespès rejoint la galaxie des méchants de l'univers d'Astérix.- Photo EC

Comme pour chacun des voyages précédents des Gaulois - Astérix en Lusitanie étant le 25ᵉ -, cette aventure tisse en filigrane un sentiment propre au pays visité. Ici, c’est la saudade, cette douce mélancolie joyeuse, « désespoir amusé » selon Didier Conrad, qui devient le fil conducteur de l’album, s’imposant alors comme un véritable « gimmick humoristique ».

Méchant, référence historique, spécialités lusitaniennes…

Autre aspect de l’album : le fonds historique. « J’ai toujours beaucoup aimé le côté pédagogique, les encarts historiques d’Astérix. J’y ai beaucoup appris », a confié Fabcaro, justifiant ainsi la création d’un alter ego portugais à Vercingétorix. Appelé Viriat, ancien berger trahi par ses proches amis, ce dernier a été élevé au rang de symbole de la résistance lusitanienne contre Rome.

Comme dans tous les albums des Gaulois, l’histoire se double d’un antagoniste, un « méchant ». Baptisé Pirespès - « il porte bien son nom » ont commenté les artistes -, celui-ci est discrètement placé au bas de la couverture de l’album, crâne dégarni et visage comploteur.

Ricky Gervais/Astérix
Marqués par les caricatures chères à Uderzo et René, les héritiers de la série ont glissé le personnage caricaturé de Ricky Gervais- Photo EC

Et quid des caricatures, tradition chère à Uderzo et Goscinny qui s’amusaient parfois à donner à un personnage les traits grossis d’une personnalité ? Après Johnny Hallyday et Vincent Cassel dans Astérix chez les Pictes (2013), ou plus récemment Michel Houellebecq dans Astérix et le griffon, les héritiers de la série ont remis le couvert, cette fois avec l’humoriste britannique, Ricky Gervais, connu pour son rôle dans The Office, et transformé ici en centurion aux joues rondes, mi-charismatique, mi-mélancolique, appelé Nouvelopus.

Autant d’éléments qui laissent entrevoir un 41ᵉ album fidèle à l’héritage des créateurs d’Astérix, tout en entraînant les lecteurs vers de nouvelles aventures, même 66 ans plus tard.

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