La deuxième édition du Prix Aznavour a récompensé Léonor de Récondo pour son roman Le Grand Feu, paru aux éditions Grasset à la rentrée 2023.
« Je suis musicienne et c’est pourtant la première fois que j’aborde frontalement la musique dans un de mes romans. Je suis donc d’autant plus touché de recevoir un prix sous le signe de Charles Aznavour. On fait tous la même chose… on veut émouvoir, toucher. À Venise les gens sifflaient dans la rue les airs de Vivaldi qui est un des personnages de mon livres. Ils racontent ce que c’est d’être aime, heureux, quitté, comme Aznavour », explique la romancière jointe au téléphone par Livres Hebdo.
« Un roman d’amour impossible, adolescent et incandescent »
Déjà récompensée au début du mois par le Prix Deauville Livres et musiques, Léonor de Récondo est également violoniste depuis l’âge de 5 ans, et constate : « La musique ancienne que je pratique laisse beaucoup de place à l’improvisation, comme le jazz ou la pop. Et pour moi la littérature c’est comme la musique : on veut émouvoir ! Mon roman se déroule au XVIe siècle, mais les gens vivaient les mêmes choses que nous : l’amour, l’amitié, la mort… je voulais embarquer le lecteur vers un roman d’amour impossible, adolescent, incandescent, dans la veine de Roméo et Juliette ou Tristan et Iseult. »
C’est en 2010 que Léonor de Récondo publie La Grâce du cyprès blanc (Le Temps qu’il fait). Elle s’est fait remarquer cinq ans plus tard avec Amours (Sabine Wespieser, 2015) prix des libraires et grand prix RTL-Lire, tandis que Point cardinal (Sabine Wespieser, 2017) a été couronné du prix roman des étudiants France Culture-Télérama.
Les 100 ans de Charles Aznavour
Le prix littéraire Aznavour des Mots d’Amour « célèbre l’amour dans la littérature contemporaine et vise à donner une représentation du spectre amoureux au XXIe siècle, à travers l’expression de ses nouveaux codes », selon Mischa Aznavour, son fondateur, qui préside le jury formé d'Élisabeth Moreno, Charlotte Gallimard, Daniela Lumbroso, Pascal Nègre, Jacques Braunstein, Gérard Davoust, Jacques Terzian et Perrine Tripier dont le roman Les guerres précieuses (Gallimard) avait remporté la première édition. Le Prix est doté de 5 000 euros et est remis à l’Hôtel Particulier dans le 18e arrondissement de Paris. « Après la remise du prix, nous fêterons dignement l’anniversaire de Charles Aznavour qui aurait eu 100 ans ce 22 mai. » ajoute le créateur du Prix.