Les médias ont rapidement relevé que le terme de "faits alternatifs", utilisé par Kellyanne Conway, était employé dans le roman 1984, ce qui a généré un envol des ventes du roman, notamment sur le site d’e-commerce Amazon. L’éditeur Signet, filiale du groupe Penguin Random House, qui détient les droits du livre aux Etats-Unis, a depuis lancé l’impression de 75000 exemplaires supplémentaires.
En France, les réassorts quotidiens de 1984 ont connu une augmentation de 2,5% en moyenne en une semaine et une réimpression de 40000 exemplaires est prévue dans les prochains jours.
"Les faits doivent être modifiés"
Dans son œuvre, le Britannique George Orwell introduit la notion de "double pensée" qui amène le gouvernement à fabriquer sa version des faits et à "nier l’existence d’une réalité objective". Si les lecteurs ont fait un rapprochement entre l’administration Trump et l’œuvre de George Orwell, Folio rappelle que ce roman d’anticipation reste une référence classique, le tirage annuel s’élevant à 80000 exemplaires.
Le terme "faits alternatifs" n'apparaissant pas littéralement dans la version française, les pages 283 et 284 du roman expliquent cet engouement, selon Folio:
Page 283 :
"Si, par exemple, l'Eurasia ou l'Estasia, peu importe lequel, est l'ennemi du jour, ce pays doit toujours
avoir été l'ennemi, et si les faits disent autre chose, les faits doivent être modifiés."
Page 284 :
"Dire des mensonges délibérés tout en y croyant sincèrement, oublier tous les faits devenus gênants puis, lorsque c'est nécessaire, les tirer de l'oubli pour seulement le laps de temps utile, nier l'existence d'une réalité objective alors qu'on tient compte de la réalité qu'on nie, tout cela est d'une indispensable nécessité."
Ce phénomène n’est pas sans rappeler le retour dans notre classement des meilleures ventes du roman d’Ernest Hemingway Paris est une fête à la suite des attentats du 13 novembre 2015. Egalement paru chez Folio, le roman s’est vendu à 123000 exemplaires en 2016.