«Les éditeurs religieux ont pour rôle d’aider le grand public à dépasser l’aspect médiatique de l’élection du pape », revendique Yves Briend, directeur de Salvator. Prise au dépourvu par l’annonce de la renonciation de Benoît XVI, l’édition s’est rapidement adaptée, comme chez Perrin où la parution d’une Histoire des conclaves d’Yves Chiron a été avancée au 21 mars au lieu du 4 avril, avec une mise en place à 3 000 exemplaires. Heureux hasard en revanche que celui de la publication le 21 février d’une Histoire des papes de 1789 à nos jours de Bernard Lecomte dans la collection « Tempus » de Perrin. Dans le même temps, Les secrets du Vatican, (« Tempus ») et Les derniers secrets du Vatican du même auteur, toujours chez Perrin, ont été remis en place. Ils se vendent deux fois plus qu’avant l’annonce de la renonciation de Benoît XVI. Chez Salvator, on a envoyé aux libraires un bulletin de commande spécial, proposant notamment Le conclave : histoire, fonctionnement, composition, traduit d’Alberto Melloni et publié en 2003.
Les pronostics sur les différents papabili ont donné l’occasion à leurs éditeurs de remettre en place les ouvrages de ces cardinaux éligibles, quitte à les réimprimer en cas d’élection sur le trône de Pierre. Le Cerf, qui a publié plusieurs livres du cardinal Christoph Schönborn, suit attentivement leur distribution et serait en mesure de lancer en trois jours une réimpression si le cardinal devenait pape. Salvator se dit également « très vigilant sur l’issue du conclave », selon Yves Briend, entre autres raisons parce qu’il a publié en octobre 2012 Jésus, avenir de l’homme : un parcours de vie chrétienne, œuvre majeure du cardinal Angelo Scola, l’un des favoris du conclave. Bayard a même devancé l’annonce du prochain pontife pour poser des jalons : « Nous sommes en discussion avec des éditeurs étrangers pour publier les livres de cardinaux qui pourraient devenir papes, comme Marc Ouellet ou Angelo Scola », explique Frédéric Boyer, directeur éditorial.
Pour autant, les ventes de livres des papabili ne sont pas en forte hausse. « On sent un “frémissement? autour du livre d’Angelo Scola », indique Yves Briend. En attendant, les éditeurs guettent la fumée blanche.
Solange Pinilla
Voir Livreshebdo.fr, « Habemus libros »
