Dans la salle, en marge de la première China Shanghai International Children’s Book Fair (CCBF), 80 sièges ont été prévus. Mais 300 professionnels se pressent, jeudi 7 novembre, à la présentation par Beijing OpenBook (www.openbook.com.cn) de sa première étude sur le marché chinois du livre jeunesse. Tiré par la croissance de l’économie chinoise et par un marché de 350 millions de jeunes de 0 à 16 ans, le secteur pèse, en dépit du faible prix des livres en Chine, 7 milliards de yuans (près de 900 millions d’euros). Il connaît une croissance exponentielle depuis trois ans. Chez Dangdang.com, la première librairie en ligne (50 % des ventes en ligne, soit plus de 15 % du marché du livre total), « les ventes jeunesse sont passées en huit ans de 1 million à 200 millions d’exemplaires par an », indique la directrice générale jeunesse, Wang Yue.
90 % des 581 éditeurs d’Etat produisent des livres jeunesse, ainsi que des dizaines d’ateliers privés. 36 sont même spécialisés, tels China Children’s Press & Publication (CCPPG, éditeur de Tintin, du Petit Nicolas et de Boule et Bill) et Shanghai Juvenile & Children’s Publishing House, les deux principaux. Une raison qui justifie, pour la Shanghai Press and Publication Administration (SPPA, branche locale de l’administration d’Etat de la presse et de l’édition) et Reed Exhibitions China, l’organisation du7 au 9 novembre de la CCBF, une foire professionnelle dont le dernier jour est ouvert au public, seulement deux mois après la Foire de Pékin et un mois après celle de Francfort (voir le compte rendu « Coup double pour la foire jeunesse de Shanghai » sur Livreshebdo.fr). « Le lectorat comme l’offre s’élargissent », constate Lu Weizhen, directeur général de CCPPG, qui publie 500 nouveautés et 100 nouvelles éditions chaque année. Pour lui, les courants éditoriaux porteurs sur le marché jeunesse chinois sont liés aux gens (éducation, relations sociales), à l’environnement (comment le préserver et l’améliorer ?) et aux technologies.
Pour vendre des droits à l’étranger, les éditeurs ont modernisé leurs outils de prospection. Chez Jieli, l’une des maisons les plus qualitatives (400 titres par an, 60 % de traductions, dont les « Premières découvertes » de Gallimard Jeunesse et Claude Ponti), «nous avons préparé des fiches en anglais pour les principaux titres», explique la directrice des droits, Solène Fengbei Xie. Elle a notamment cédé à Dargaud les droits de la BD Tales of Tarsylia. Fabrice Piault