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Le ton monte entre Dilibel et les libraires belges indépendants

Librairie Météores Bruxelles

Le ton monte entre Dilibel et les libraires belges indépendants

Malgré la suppression de la tabelle cette année, un différentiel de prix entre la Belgique et la France persiste à cause d’un demi-point de TVA maintenu par Dilibel. 
 

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Par Pauline Gabinari,
Créé le 16.01.2021 à 12h56

Alors que le 1er janvier devait être un jour de fête pour les libraires belges grâce à la suppression de la tabelle, le SLFB (Syndicat des libraires francophones de Belgique) démarre un nouveau combat face à Dilibel. La centrale de distribution d’Hachette en Belgique a effectivement refusé d’abandonner le différentiel de TVA d’un demi-point qui sépare les prix français des prix belges. Un demi-point qui peut « paraître anecdotique », explique Yves Limauge, co-président du SLFB, « mais qui ralentit tout une organisation. »
 
Trois heures de plus par semaine

Depuis les années 1970, les livres distribués en Belgique par Dilibel et Interforum Benelux sont soumis à la tabelle, un surcoût imposé sur le prix d’un livre français. Une inégalité qui aurait dû ne plus exister à partir de 2021 avec la suppression de cette tabelle. « Malheureusement les choses ne sont pas si simples », se désole le SLFB dans un communiqué. La mesure ne concerne effectivement pas la TVA qui crée un autre différentiel entre les prix. Par exemple, quand le dernier livre de Bernard Pivot, ... mais la vie continue, sort en France, il coûte 19€90 tandis qu’en Belgique, on le paie 20€. Parmi les grands distributeurs présents en Belgique, seul Dilibel a choisi de maintenir ce différentiel de TVA. 
 
Conserver une telle disparité enraye l’organisation des libraires. Pour les livres distribués par Dilibel, les libraires devront désormais enlever les étiquettes puis changer les prix dans la base de données un par un. « Trois heures de boulot en plus par semaine » déplore Yves Limauge. 
 
Le dialogue rompu

Afin de résoudre ce problème, les libraires indépendants ont proposé à Dilibel de baisser leur remise d’un demi-point afin de compenser la TVA et vendre au même prix que leurs voisins français. Une offre refusée par Dilibel qui considère que les 15% du chiffre d’affaire que représentent les libraires indépendants sont « une quantité négligeable pour un groupe tel qu’Hachette », vitupère Yves Limauge. Selon lui, le frein viendrait des « gros clients » comme Carrefour ou les librairies Club qui refusent de perdre leur marge en baissant la remise. Face à ce refus, le SLFB a annoncé hier que « les librairies membres du CA du SLFB ne recevraient plus les représentants du groupe et ne commanderaient qu’un minimum de nouveautés jusqu’à nouvel ordre. » 

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