Le salon du livre de Paris veut “éradiquer” la contrebande de billets

Le salon du livre de Paris veut “éradiquer” la contrebande de billets

Bertrand Morrisset explique à Livres Hebdo les motifs qui ont conduit le Salon à changer les règles pour accréditer les auteurs.

Par Vincy Thomas
avec vt Créé le 15.04.2015 à 23h36

Un courrier des organisateurs du Salon du livre de Paris, définissant ce qu'est à leur yeux un auteur, a déclenché une virulente polémique sur Internet ces derniers jours (voir actualité du 20 février). Bertrand Morrisset, Commissaire général du Salon, s'explique sur les motivations du Salon à limiter les critères d'accréditation des professionnels (document en format pdf ci-joint).

Les auteurs seront désormais tenus de présenter à l'entrée du salon un justificatif, carte d'adhérent d'une société d'auteurs ou lettre de mission signée de l'éditeur, qui leur permettra d'obtenir un badge professionnel. Ce nouveau dispositif vise avant tout les revendeurs à la sauvette, à l'entrée du Salon, et les contrefacteurs en général. « Comme l'Opéra de Paris, le Stade de France ou le concert des Enfoirés, le salon du livre doit faire face à des mafias qui photocopient les billets d'entrées, explique Bertrand Morisset. Ce sont des gangs organisés qui font de la contrebande.»

Pour mieux lutter contre ce fléau, un amendement UMP a été adopté par l'Assemblée nationale le 6 février permettant de sanctionner la revente habituelle des billets sportifs ou culturels sans autorisation des exploitants. Il devrait être voté d'ici la fin de la cession parlementaire, début mars.

Le Commissaire général se défend cependant d'une quelconque défiance à l'égard des auteurs. « Les auteurs sont au coeur du métier. Cette année, la Place des auteurs est située au centre du Salon ». « Mais, ajoute-t-il, quelqu'un qui n'a rien publié depuis 20 ans appartient-il toujours à cette catégorie ? ».

Bertrand Morrisset veut réduire les pertes financières causées par ce piratage, qui touche tout le secteur des loisirs. Il regrette que cet objectif ait créé un malentendu entre le Salon et les auteurs, qui se sont sentis discriminés. « Je me bats contre les bandes, les voleurs, je veux les éradiquer, répète-t-il. D'autant que les forces de police ne sont pas aux abords du salon pour le faire. Ce ne sont pas les auteurs qui sont ma cible ».

Il rappelle en outre qu'être « invité au Salon du livre de Paris et avoir un badge d'accrédité, ce n'est pas la même chose. Un auteur qui est en activité recevra son badge, dès lors qu'il est assujetti aux nouvelles règles de vérification. Cela n'empêche pas les autres d'obtenir une invitation. »

15.04 2015

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