Au centre de la manifestation, une place occupée en son centre par un café-bar côté pile et une agora côté face détermine un plan en croix, qui tranche avec la strucutre traditionnellement plus américaine du SLM. Les autres espaces de débat ont également été revisités. La signalétique a été redessinée dans des tons layette qui ressortent sur le fond de moquette noire. De nouveaux bancs plus modernes ont été installés. "Nous voulions démontrer que le salon du livre était un endroit où il faisait bon vivre", explique Olivier Gougeon. Pour le directeur général du distributeur Dimedia, Serge Théroux, "la nouvelle géographie des lieux permet aux visiteurs de mieux circuler".
Hausse des ventes
La programmation de la manifestation, alimentée à la fois par les propositions des exposants et les initiatives des organisateurs, a été restructurée autour du thème global "se raconter". "Il était important pour nous d'avoir des repères, des lignes directrices", souligne Olivier Gougeon, qui a voulu "créer chaque jour des blocs thématiques pour que les visiteurs puissent assister pendant une même visite à plusieurs rencontres convergeant sur un même thème comme les littératures de l'imaginaire le jeudi, le polar et le essais le vendredi ou la poésie le samedi". Des programmes thématiques ont également été élaborés sur les technologies et l'innovation, la parentalité, l'environnement ou encore les médias.
Des mesures comme la gratuité de la manifestation le mercredi et l'offre de deux entrées pour le prix d'un le jeudi ont rééquilibré la fréquentaton quotidienne, qui tourne généralement autour de 120 000 visiteurs et s'anonçait, après quatre jours de manifestation, globalement en hausse selon son directeur général.
Avant même la clôture du salon, lundi 25 novembre au soir, le bilan peut être considéré comme "excellent" pour le directeur général d'Hachette Canada, Christian Chevrier, qui a enregistré sur son stand des hausses des ventes successives de 20%, 10% et 6% les mercredi, jeudi et vendredi. Les ventes progressent aussi chez Flammarion Canada, d'après son directeur général, Guy Gougeon, qui y voit l'impact d'une meilleure implantation de ses stands tout en louant le nouvel aménagement de la manifestation, "judicieux et bien réalisé".
Libraires en colère
La manifestation pâtit toutefois de l'absence des libraires de l'Association des libraires du Québec (ALQ) et du groupement Les libraires, qui prodiguaient les années précédentes sur un grand stand des conseils de lecture. Ils protestent désormais, de même que la chaîne Renaud-Bray, leader sur le marché du livre contre le décalage des dates de la manifestation, de la mi-novembre à la fin novembre, en partie cette année mais surtout à partir de l'an prochain où elle doit déménager au Palais des congrès de Montréal, qui impose les dates du 25 au 30 novembre.
A ces dates, plus près des fêtes de fin d'année, le SLM constituerait une concurrence directe pour les libraires dans leur période de plus forte vente, plaident conjointement la déléguée générale de l'Association des libraires du Québec (ALQ), Katherine Fafard, et le directeur général du groupement Les libraires, Jean-Benoît Dumais.
"Nous cherchons toujours à placer le salon mi-novembre, répond Olivier Gougeon. Mais, poursuit le directeur général du SLM, mon rôle premier est de l'organiser et d'essayer que tout le monde fasse partie de la fête. Je ne peux pas prendre le risque qu'il n'ait pas lieu."