Disparition

« Roc » dans l’ombre d’Elizabeth II, toujours marchant à deux pas la de la reine, le Prince Philip s’est éteint ce vendredi à l’âge de 99 ans. Il aurait fêté son centième anniversaire en juin. 
 
Derrière ce grand homme blond décrit volontiers comme « charmeur » par le biographe de la famille royale Robert Lacey, apparaît une histoire plus complexe. Né prince Philippe de Grèce et de Danemark en 1921, à Mon repos, sur l’île de Corfou en Grèce, les débuts sont difficiles pour le futur prince d’Angleterre. Impliquée dans la guerre gréco-turque, sa famille est contrainte à l’exil et emménage en France grâce au soutien de Marie Bonaparte. Très vite, sa mère, malentendante, est diagnostiquée schizophrène et Philip est envoyé en pensionnat en Allemagne. Ses quatre sœurs épouseront d'ailleurs des Allemands dans les années 1930. Mais la guerre gronde dans le pays germanique et le prince est contraint d’aller étudier en Écosse. 

Celui qui la faisait rire

C’est lors d’une visite au Britannia Royal Naval College en 1939 que le jeune homme de 18 ans fait la rencontre de celle qui sera sa femme pendant pendant 73 ans, dépassant les Noces de platine, après s'être convertit à l'anglicanisme et avoir renoncé à son nom et ses titres royaux grecs et danois. 

Son entrée dans la famille royale insuffle de la nouveauté à Buckingham. Beaucoup disent qu’il était celui qui faisait rire la reine. Leduc.s a d’ailleurs publié en novembre dernier Perles d’Elizabeth II et du prince Philip, un livre humoristique qui reprend des citations du couple royal. Roi du politiquement incorrect, souvent déconnecté de la réalité, son humour très particulier, entre blagues de militaires et réflexions maladroites pour ne pas dire gênantes, flirtant avec la misogynie et le racisme, a conduit à de nombreuses polémiques.

Amateur de voitures (rapides), de chasse et de polo, le Duc d'Edimbourgh et prince consort, a fondé le WWF Royaume Uni (dont il fut président durant 21 ans), passionné par les questions écologiques. Mais avant tout, il fut un soutien inébranlable pour la Reine.

Un mythe

Incarné au cinéma par Stewart Granger, Christopher Lee, James Cromwell, et dans la série The Crown par Matt Smith, Tobias Menzies et Jonathan Pryce, le Prince Philip a aussi été un persoonage de romans signés Nevil Shute (In the Wet), Paul Gallico (Mrs Arris Goes to Moscow), Tom Clancy (Jeux de guerre) et Sue Townsend (The Queen and I). Il a publié sous son nom certains de ses discours mais aussi des livres sur les oiseaux, la nature et l'environnement (tous non traduits en français). Le scénario d’une BD d’espionnage, Kingsman, le diamant rouge (Panini comics, 2020) est également axé autour de l’enlèvement du Prince amateur de romans policiers.

Parmi la dizaine de biographies parues au Royaume-Uni, deux ont été traduites en Français : Elizabeth et Philip de Charles Higham (Lattès, 1992) et Le Duc : portrait du prince Philip de Tim Heald (Zélie, 1992). Philippe Delorme a rédigé Philippe d’Édimbourg : une vie au service de sa majesté (Tallandier, 2017) et Guy Croussy Mon mari et moi : histoire d’une reine (De Fallois, 2001).

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