24 JANVIER - ROMAN Grande-Bretagne

Monica Ali- Photo ULF ANDERSEN

Si les candidats à la présidence de la République ont pu, grâce aux péripéties de leur campagne, inspirer la plume de certains écrivains, le cas de Nicolas Sarkozy pour Yasmina Reza ou de François Hollande pour Laurent Binet... outre-Manche, la famille royale n'a pas cessé de nourrir aussi bien la gazette que la fiction, et on se souvient du délicieux Alan Bennett sur une Elizabeth II dévoreuse de livres... Monica Ali >s'est penchée sur le destin de feu la princesse de Galles, Diana. 1997, le monde est sous l'état de choc, la femme la plus photographiée de la planète vient de mourir d'un accident de voiture à Paris aux côtés de son amant, l'héritier égyptien, Dodi Al Fayed. C'est tellement énorme, tellement comme dans un mauvais mélo, que chacun y va de sa théorie du complot. C'est un coup des services secrets de Sa Majesté qui n'auraient pas toléré que la mère du futur roi d'Angleterre pût se convertir à l'islam ; ou encore, Diana était enceinte, etc. Dans La véritable histoire de Lady L., >l'auteure de Sept mers et treize rivières imagine une tout autre fin. A savoir, pas de fin. Lady Lydia, fortement inspirée de "Lady Di", n'est pas morte, mais met en scène sa propre mort et troque son lot de princesse pourchassée par les paparazzis contre l'anonymat d'une existence "normale". Partie au Brésil pour quelques modifications plastiques, la voilà désormais comme tout le monde : "Quoi qu'elle mette, quoi qu'elle dise et sur quelque ton que ce soit, le drame est dorénavant circonscrit aux scénarios qui se jouent dans sa tête. L'adrénaline ne court pas plus vite dans ses veines. Le rideau est tombé. Le feuilleton est passé aux oubliettes. Et c'est ici que débute le reste de sa vie." Laissant ses deux jeunes fils derrière elle, Lydia, relookée, s'est réinstallée aux Etats-Unis, travaillant dans le soin des animaux, et en couple avec "Mr Normal".

Si le troisième livre de Monica Ali est en somme une illustration de la formule "Et si...", et pose une hypothèse un peu tirée par les cheveux, ce qui est le plus réussi est la curieuse intimité qu'entretient son secrétaire privé, un diplomate du Foreign Office, Lawrence Standing, avec la royale vedette. Son journal rythme l'intrigue avec des considérations psychologiques et en dit long sur les rapports humains faussés par le pouvoir et les médias.

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