"Nous publions autour de 130 titres par an, contre 145 lors de mon arrivée. En 2013, la production diminuera encore : pour les nouveautés pures, nous serons à une soixantaine, contre 73 en 2010." BENOÎT YVERT, PERRIN- Photo OLIVIER DION

La place croissante du poche sur le marché du livre d'histoire continue d'inquiéter les éditeurs... même si ses bons résultats en librairie les incitent à le développer. "Le poche pose aujourd'hui un certain problème au marché du grand format, car il s'est installé dans la lecture habituelle, estime le P-DG de Tallandier, Xavier de Bartillat. Les collections historiques, Points, Champs ou Pluriel, étaient surtout destinées aux étudiants et aux spécialistes. Aujourd'hui, on peut acheter une biographie en poche comme on l'aurait fait en grand format." L'éditeur renforce donc sa collection "Texto" avec une trentaine de titres par an, contre quinze précédemment. "Nous n'avons pas le désir de surproduire, mais il est nécessaire que "Texto" atteigne sa surface d'impact en librairie", poursuit Xavier de Bartillat.

"Les poches sont pensés pour durer et les inédits se vendent surtout la première année." SOPHIE BERLIN, FLAMMARION- Photo OLIVIER DION

Perrin n'a pas ce problème de surface puisque sa collection "Tempus" a publié son 500e titre en 2012. "Nos concurrents développent beaucoup leurs poches. Nous aussi, mais en publiant moins pour ne pas saturer les libraires", indique le directeur de Perrin, Benoît Yvert. "Autrefois, les maisons d'édition avaient tendance à céder leurs droits aux grandes collections de poche, elles sont aujourd'hui nombreuses à créer leur propre collection, observe Fabrice d'Almeida chez Fayard. Le problème, c'est qu'un poche doit se vendre beaucoup pour être rentable. Certains éditeurs nous demandent des titres vieux de dix ans pour les passer en poche. Ils financent à perte du volume pour occuper les rayonnages." Cette stratégie ne pourra pas marcher pour tout le monde, estime-t-il.

"Le public est peut-être plus conservateur qu'autrefois dans ses goûts, mais cela ne doit pas conditionner toute la production éditoriale. L'édition historique doit tenir bon et rester inventive." SÉVERINE NIKEL, SEUIL- Photo OLIVIER DION

De fait, les inédits restent assez rares en poche. "Nous en publions peu en "Champs", indique Sophie Berlin, chez Flammarion. Les poches sont pensés pour durer et les inédits se vendent surtout la première année." Perrin limite également sa production d'inédits à trois ou quatre titres par an. De la même façon, en "Folio histoire", Gallimard n'annonce que deux inédits pour le premier semestre, De Lénine à Gagarine, une histoire sociale de l'Union soviétique et La Grèce et les Balkans. De son côté, Seuil n'exclut pas d'augmenter sa production avec des titres destinés aux étudiants. "Nous avons sorti un premier inédit au printemps avec Les empires coloniaux. En 2014, nous proposerons plusieurs inédits, dont une histoire de la Méditerranée arabe intitulée La mer des califes", annonce l'éditrice Séverine Nikel.

"Chaque volume comprendra 224 pages et sera proposé à 14 euros. Cela répond à notre volonté d'élargir notre public et de nous installer sur un créneau plus adapté aux pratiques étudiantes aujourd'hui." MONIQUE LABRUNE, PUF- Photo OLIVIER DION
05.04 2014

Auteurs cités

Les dernières
actualités