Le New York Times vante le modèle français

Les bureaux du NY Times à New York

Le New York Times vante le modèle français

Dans un article, le grand quoditien américain fait l'éloge de la librairie française et du prix fixe.

Par Claude Combet
avec cc Créé le 15.04.2015 à 22h43

« Alors que les librairies indépendantes disparaissent aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, le marché du livre français se porte bien. La France possède 2 500 librairies et pour chaque librairie de proximité qui ferme, une autre ouvre. Les ventes de livres ont augmenté de 6,5 % entre 2003 et 2011 » constate Elaine Sciolino, qui signe un article dans le New York Times, intitulé « Les Français affluent toujours dans les librairies ».

La journaliste insiste sur le peu de poids du numérique - 1,8 % du marché contre 6,4 % aux Etats-Unis -, soulignant l'importance séculaire de la tradition de l'imprimé en France.

Au contraire du monde anglophone où le marché est libre, l'atout de la France est le prix fixe, poursuit la journaliste, qui précise que les éditeurs ont même imposé la remise maximale de 5 % à Amazon (qui pratique cependant une livraison gratuite souligne-t-elle). « L'an dernier les éditeurs français ont vu avec horreur que le numérique avait mangé le marché du livre imprimé aux Etats-Unis » raconte-t-elle, en évoquant le lobbying auprès des instances européennes pour obtenir un prix fixe pour le livre numérique. Elle souligne l'importance d'institutions comme le CNL, la région et l'Adelc, dont les subventions et prêts sans intérêt permettent aux libraires de survivre, citant la conclusion du rapport du CNL sur la librairie : « tenir une librairie est un sport de combat ».

Fermeture de la librairie The Village Voice


Le quotidien s'attarde sur la disparition le mois prochain de la librairie américaine The Village Voice, « l'une des librairies les plus chics de Saint-Germain des Prés », après 30 ans d'activité, victime des discounts pratiqués par Amazon et par les vendeurs de livres numériques. Tandis que sa fondatrice et propriétaire Odile Hellier, qui a accueilli toute une génération d'auteurs (notamment Susan Sontag, Raymond Carver et Don DeLillo) avouait qu'elle regretterait ces moments privilégiés « assise dans un petit coin sombre et étroit au fond de la librairie à discuter, à parler de livres, de [leur] travail et de la vie en général ».

L'auteure ne se montre toutefois pas très optimiste sur les capacités de résistance du papier, et rappelle que certains prédisent que la France ne fait que retarder l'inévitable et que le marché prévaudra, car, souligne-t-elle, « malgré l'existence des librairies de proximité, en 2011, 13 % des livres ont été acheté sur internet ».

__________
L'article du New York Times

Les dernières
actualités