Alors que Fnac Darty vient de présenter ses résultats financiers pour 2024, l'activité livre du groupe se distingue par sa résilience et sa croissance. « Le marché s'est bien tenu toute l'année et nous avons fait un peu mieux que lui », affirme à Livres Hebdo Jean-Brieuc Le Tinier, directeur financier du groupe, en référence aux chiffres de la Banque de France qui indiquent une légère croissance de 0,5 à 0,6 % du marché du livre en 2024.
Les données évoquées par la Fnac se révèlent plus favorables que celles présentées par l'Institut NielsenIQ GFK auxquelles Livres Hebdo se réfère habituellement et selon lesquelles le marché global du livre a enregistré en 2024 une baisse de 3 % en volume par rapport à 2023, avec 340 millions de livres vendus, pour un chiffre d'affaires global de 4,3 milliards d'euros, en recul de 1 %.
Le click-and-collect dopé par la loi Darcos
En France, la Fnac reste un acteur incontournable du secteur, s'appuyant sur une stratégie omnicanale performante. « Nous sommes le deuxième site de e-commerce en France après Amazon, et un achat sur deux est récupéré en magasin », souligne Jean-Brieuc Le Tinier. Cette dynamique du click-and-collect, dopée par la loi Darcos sur les frais de port du livre neuf, a renforcé la fréquentation en magasin et consolidé la position du groupe.
Sur le plan international, l'activité livre varie selon les marchés. En Suisse romande, la Fnac est le leader du secteur devant Payot, grâce à une stratégie d'approvisionnement mixte combinant importation directe de France et sourcing local. « Notre modèle économique a été validé par la Comco, l'autorité de la concurrence suisse », précise le directeur financier, en référence à une plainte du libraire qui contestait les pratiques d'exportation du livre de plusieurs distributeurs français dont la filiale du groupe Madrigall.
En Belgique, la part du livre est plus faible qu'en France, du fait d'une présence plus réduite (11 magasins). En Espagne et au Portugal, la Fnac est très implantée, notamment au Portugal où elle capte 30 % du marché du livre. « Les Portugais lisent beaucoup et Amazon n'y est pas un concurrent majeur », explique Jean-Brieuc Le Tinier, qui attribue cette force à l'implantation géographique dense et à un attachement culturel profond.
Des perspectives solides et un attachement durable au livre
Si la feuille de route stratégique à venir, prévue pour juin, reste encore confidentielle, Jean-Brieuc Le Tinier assure que le livre restera un axe fort. « La place du livre ne bougera pas, assure-t-il. Nous sommes très attachés à la démocratisation de la culture. » Une volonté qui s'inscrit dans un contexte où le secteur est en pleine mutation, notamment face aux stratégies d'Amazon et aux enjeux de la distribution physique et digitale.