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Le livre à Metz : Le livre, arme de résilience (2/4)

Victore Noël, militant, auteur et adolescent de 16 ans - Photo Pauline Gabinari

Le livre à Metz : Le livre, arme de résilience (2/4)

S'il est vrai que les livres peuvent changer le monde, quelle est la place de ces derniers dans l'écologie et le futur de notre société ? A l'occasion du festival Le livre à Metz, qui débute aujourd'hui et se termine dimanche, Livres Hebdo interroge des acteurs du livre pour prendre la température. Seconde rencontre, Victor Noël, (très) jeune auteur de l'essai Je rêve d'un monde.

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Par Pauline Gabinari, Metz
Créé le 20.06.2021 à 14h13

Après plus d'une heure de discussion, on voit bien qu'il essaie de rester concentré mais son regard s'évade pour se poser sur deux oiseaux nichés dans les voutes. "Ce n'est pas mon futur qui m'inquiète, c'est celui des espèces qui m'entourent. J'aimerai faire en sorte qu'on ne les oublie plus". Victor Noël a 16 ans. Il est presque aussi fluet qu'une brindille et une bonne partie de son visage est cachée par ses cheveux. Pour autant, ses mots ne ploient pas quand il annonce sans concession que l'effondrement de la société est inéluctable. Invité au Livre à Metz, il est l'auteur de Je rêve d'un monde… plaidoyer d'un adolescent pour la biodiversité (Delachaux et Niestlé, 2020), qu'il a écrit à l'âge de 14 ans.

Le livre, outil d'initiation

Livre de chevet ou bible, c'est avec le Guide Ornitho (Delachaux et Niestlé, 2015) que Victor Noël plonge dans le militantisme écologique. "Je me suis rendu compte que le vivant était dégradé ce qui m'a permis de remettre en question ma façon de consommer la nature", raconte celui pour qui le livre est une invitation à ouvrir les yeux. Alors âgé de 8 ans, il se nourri de tout ce qu'il peut trouver pour mieux saisir les enjeux liés aux écosystèmes et, d'un commun accord avec ses parents, entame un cursus à distance, loin des cours de récréation et des écoles. Depuis, il accepte parfois de remettre un pied en classe mais de l'autre côté du tableau en tant qu'intervenant : "comprendre comment les écosystèmes nous font vivre, c'est fondamental et je crois que ce n'est pas encore assez présent dans l'éducation", déplore l'adolescent.

Le livre, moyen pour surmonter la crise

Pour lui, pas d'utopie, dans 50 ans, on ne peut "qu'imaginer que ce sera un bordel monstre". Le poing serré, il s'explique, prenant pour exemple le réchauffement climatique : "Rien, ni le livre, ni quoi que ce soit ne pourra arrêter tout ça. Même si les vecteurs d'informations nous permettent de mieux comprendre ce qu'il se passe et qu'on transforme le système aujourd'hui, les émissions de gaz à effet de serre continueront de réchauffer la terre pendant deux siècles." Inspiré par les différents scientifiques qu'il a lu et écouté, il voit toutefois dans le livre, une des voies pour l'après, qu'il appelle la résilience. "Tout seul le livre ne permettra pas de résister à ce choc par contre il peut faire partie des moyens que l'on peut mettre en œuvre pour essayer de surmonter la crise" précise-t-il.

Le livre, objet écoresponsable
 
Concrètement, son livre est le premier de son éditeur à avoir été créé selon le label Yliga, label éco-responsable des éditions De La Martinière et des éditions Delachaux et Niestlé. Ce label garantit un usage écoresponsable des ressources utilisées pour fabriquer un livre, de l'encre au papier. Pour la petite histoire, c'est le nom d'un arbre du désert qui a réussi à s'adapter à son milieu inhospitalier "comme nous devrions le faire", pointe le jeune auteur.

Cependant, il rappelle que "Ce n'est pas des mesures ou des ajustements qu'on doit mettre en place, c'est tout notre imaginaire et nos systèmes de valeurs qu'il faut repenser et le livre peut avoir un énorme rôle à jouer là-dedans."
 

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