Le livre de Marcela Iacub scandalise DSK et Anne Sinclair

Le livre de Marcela Iacub scandalise DSK et Anne Sinclair

Stock publie le 27 février Belle et bête, récit par Marcela Iacub de la liaison qu'elle a eue de janvier à août 2012 avec l'ancien directeur du FMI, qu'elle qualifie de «cochon».

Par Catherine Andreucci
avec ca Créé le 15.04.2015 à 20h04

Sous la couverture bleue de la collection littéraire de Stock et derrière une bande rose bonbon affichant un porcelet à côté d'une paire d'escarpins vernis, se cache le livre qui fait scandale depuis ce matin, jeudi 21 février : Belle et bête de Marcela Iacub, à paraître le 27 février, est le récit de la liaison qu'a eue la juriste et philosophe avec Dominique Strauss-Kahn de janvier à août 2012.

Le Nouvel Observateur, qui a publié un entretien exclusif avec Marcela Iacub et des bonnes feuilles du livre, en a fait sa «une» le 21 février. Si l'auteure ne mentionne pas les noms dans son livre, elle confirme à l'hebdomadaire qu'il s'agit bien de DSK.
Les autres rédactions n'ont reçu l'ouvrage que ce jeudi, et les représentants l'avaient travaillé «à l'aveugle», ne disposant que du nom de l'auteure, du titre et d'indications sur le lien avec la politique et la portée médiatique de l'ouvrage. La mise en place avait atteint 15 000 exemplaires pour un tirage de 18 000. Mais depuis ce matin, «les libraires nous appellent en commandant le livre par 20 exemplaires, voire 100 à 150 pour les plus importants, explique Charlotte Brossier, directrice commerciale. Nous relançons une réimpression de 15 000 exemplaires.»

Dans une lettre adressée à Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur, et publiée sur le site Internet du Figaro, Dominique Strauss-Kahn a aussitôt réagi, faisant part de son «dégoût». Il décrit le récit comme «fantasmatique et donc inexact» et fustige «le comportement d'une femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement». «C'est une atteinte méprisable à ma vie privée et à la dignité humaine», ajoute l'ancien directeur du FMI qui dénonce «une opération qui donne la nausée» de la part de l'hebdomadaire, et a «demandé à [ses] avocats d'étudier toutes les voies légales pour combattre cette abomination.»

De son côté, Anne Sinclair a écrit au directeur de la rédaction du magazine, Laurent Joffrin, et au responsable du service culture, Jérôme Garcin, une lettre également publiée sur Lefigaro.fr. Décrivant Marcela Iacub comme «une femme perverse et malhonnête, animée par la fascination du sensationnel, et l'appât du gain», elle dénonce «un récit trompeur et fielleux». Et d'ajouter, qu'elle se «réserve de donner à cette affaire les suites qui conviennent.»

Dans son livre, Marcela Iacub, connue pour ses essais et ses chroniques dans Libération, décrit son personnage comme un «être double, mi-homme, mi-cochon». «Ce qu'il y a de créatif, d'artistique chez Dominique Strauss-Kahn, de beau appartient au cochon et non pas à l'homme. L'homme est affreux, le cochon est merveilleux même s'il est un cochon, c'est-à-dire un être intraitable», dit-elle au Nouvel Observateur, évoquant une des motivations de sa liaison : «Je voulais être en mesure d'écrire ce livre, Belle et bête, et je voulais décrire cet individu si singulier. Il s'agirait donc d'une sorte de reportage, d'enquête de terrain que j'aurais poussée jusqu'à éprouver des sentiments très forts pour lui - car il faut aimer, et haïr aussi, pour connaître quelqu'un.»

Elle ajoute aussi: «les étapes de la liaison, les lieux, les propos rapportés, tout est vrai. Pour les scènes sexuelles, j'ai été obligée de faire appel au merveilleux.»




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