C’est avec tristesse et émotion que la Ligue contre le cancer vient d’apprendre le décès d’Axel Kahn.
— la Ligue contre le cancer (@laliguecancer) July 6, 2021
Né le 5 septembre 1944 au Petit-Pressigny (Indre-et-Loire), Axel Kahn devient docteur en médecine avec une spécialité en maladies génétiques, notamment hématologiques, en 1974. Il intègre l’Inserm deux ans plus tard, où il passera l’essentiel de sa carrière en tant que directeur de recherche. Axel Kahn est également le premier directeur de l’institut Cochin (2002-2007), président de l’université Paris-V Descartes (2007-2011) et président de la Ligue contre le cancer à partir de 2019.
Une trentaine de livres
Ses travaux sur le cancer du foie ou encore la thérapie génique ont fait l’objet de près de 600 articles publiés dans des revues internationales. Connu pour ses actions de vulgarisation scientifique, Axel Kahn a aussi écrit une trentaine d’ouvrages depuis 1996.
Dans Société et révolution biologique (Inrae, 1996), il fait le point sur la dimension éthique des problèmes que pose l’avènement du génie génétique en médecine. Au NIL, il édite notamment Et l’homme dans tout ça ? (2001), L’homme, ce roseau pensant… : essai sur les racines de la nature humaine (2007) et Un type bien ne fait pas ça… (2010). En 2019, il s’intéresse à L’éthique dans tous ses états avec Denis Lafay (L’Aube). Il a également publié plusieurs titres chez Stock, comme Un chercheur en campagne (2012), Être humain, pleinement (2016), Chemins (2018) ou Et le bien dans tout ça ? (mars 2021).
Hommage
Dans un communiqué, Stock s’est ému du décès d’Axel Kahn. "La tristesse qui m’envahit est celle de l’ami, qui a été aussi son éditeur pendant une vingtaine d’années. Au fil du temps, j’ai appris à connaître celui qui s’était surnommé, ces dernières semaines, 'Axel le loup'. Une parfaite droiture, un sens jamais pris en défaut du devoir, le guidaient en toutes occasions. Il avait fait sienne la consigne donnée par son père : 'Sois raisonnable et humain', et il était les deux, sans ostentation, sans fausse modestie non plus, tâchant toujours de trouver le bon chemin, lui qui était un marcheur impénitent. [...] Au sens propre, au sens le plus fort, c’était un humaniste ; et l’espèce en est trop peu pourvue pour qu’on ne se réjouisse pas de l’avoir connu. Il nous manquera", écrit son éditeur François Azouvi.
De son côté, le directeur de la maison Manuel Carcassonne a réagit : "Au-delà de ses trente livres publiés, dont de nombreux chez Stock avec son complice François Azouvi, l’homme et l’essayiste nous laisseront l’image d’un humaniste, qui a affronté sa mort en face, refusant d’être arraché à la dignité qui nous fait homme, et disant d’elle qu’elle n’a aucun intérêt, que c’est la vie seule qui doit être aimée, saluée, sauvée. Je l’ai accompagné dans cette dernière course et ces dernières semaines. Il était vif et précis, ne se plaignant de rien. Il nous a donné là sa dernière leçon. Au revoir, cher professeur, comme j’aimais à le nommer."