Dani est contremaître dans le BTP. Il passe le plus clair de son temps sur des chantiers lointains, en Chine par exemple. Nora, sa femme, est traductrice. Elle est parfois « charrette » sur des manuscrits. Aussi confient-ils volontiers leur fils Tom, 7 ans, à sa mère à elle, qui vit en Bretagne, au bord de la mer. C'est comme cela qu'un jour le petit garçon, échappant à la surveillance de sa grand-mère, ou profitant de son inattention, se noie. Dani apprend la nouvelle, rentre en catastrophe et se révèle totalement incapable de gérer les formalités, la procédure, les rituels. C'est Nora qui s'en charge, vaillante et dévastée, avec l'aide de sa sœur Lauren et de son mari, Michael, très présents, très discrets, très efficaces. Dani culpabilise sur toutes ses absences, et se réfugie dans le déni absolu. Pour lui, Tom n'est pas mort, ne peut pas être mort. D'abord, il le voit, ils se parlent, et ils décident de partir tous les deux en vacances, à Belle-Ile, loin de tout, dans des espèces de vacances éternelles où le père tente de rattraper le temps de la vie de son fils qu'il a perdu. Tel un somnambule, il lui aménage une chambre, lui achète un vélo. Nora, elle, s'éloigne, prend un poste de professeure à Poitiers, afin de tenter de se reconstruire. Mais au final, aucune des deux stratégies ne fonctionne. Nora découvre le pauvre subterfuge de Dani, craque et se fait hospitaliser en psychiatrie. Il leur faudra bien du temps, et du courage, pour se retrouver, et finir par envisager un avenir sans Tom. Même sans l'oublier.

Sur un sujet particulièrement délicat, tout cela est triste et beau, tendre et pudique, sans pathos et parfaitement crédible.