Le jury du Femina a dévoilé au Cercle de l'Union Interalliée, mercredi 8 novembre, le nom de ses trois lauréats.
Le Prix Femina a été remis à Philippe Jaenada pour La Serpe (Julliard). Le romancier s'impose au 5e tour par 6 voix contre 4 pour Véronique Olmi (Bakhita, Albin Michel). L’ouvrage retrace le parcours d’Henri Girard, accusé en 1941 d’avoir assassiné son père, sa tante et leur bonne dans leur château près de Périgueux. Il est emprisonné durant dix-neuf mois. Un as du barreau de l’époque obtient son acquittement. Henri dilapide la fortune familiale et s’exile en Amérique latine, avant de revenir en France sous le pseudonyme de Georges Arnaud pour publier Le salaire de la peur.
"Plus que jamais, toujours sur le motif de ses obsessions, Jaenada s’affirme comme l’un de nos plus précieux écrivains", estimait Olivier Mony dans son avant-critique publiée le 30 juin dans Livres Hebdo n°1136. Présent dans les premières sélections du Goncourt, du Renaudot, Philippe Jaenada est toujours en lice pour l’Interallié, dont les finalistes seront connus le 8 novembre.
Le Femina étranger a distingué John Edgar Wideman pour Ecrire pour sauver une vie, le dossier Louis Till traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Catherine Richard-Mas (Gallimard). John Edgar Wideman l'emporte à 5 voix contre 4 pour Paolo Cognetti et ses Huit montagnes, traduit de l'italien par Anita Rochedy (Stock). L’ouvrage dresse un récit mêlant réalité, fiction et autobiographie, basé sur un fait divers. En 1955, Emmet Till, un adolescent afro-américain, accusé d'avoir sifflé une femme blanche, est enlevé et violemment assassiné. Il est assimilé à son père, exécuté pour viol en 1945, et le jury décide d'innocenter ses meurtriers. L'auteur relate ses recherches sur cette affaire puis raconte la vie du jeune homme.
Jean-Luc Coatalem- Photo OLIVIER DION
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Le Femina essai a récompensé Jean-Luc Coatalem pour Mes pas vont ailleurs (Stock). Jean-Luc Coatalem l'emporte au premier tour avec 6 voix contre 4 répartis entre d'autres finalistes. L'écrivain revient sur sa vie, ses souvenirs, ses voyages, ses écrits, et aborde son lien avec Victor Segalen, dont les voyages et l'oeuvre littéraire font écho à sa propre vie. L'ouvrage retrace "une œuvre et une légende, que Jean-Luc Coatalem revisite et ravive, avec respect, voussoyant Segalen et se racontant lui-même, modestement, dans les marges. Cela donne un livre séduisant, élégant, servi par une écriture hauturière", estimait Jean-Claude Perrier dans son avant-critique publiée le 19 mai dans Livres Hebdo n°1130. Jean-Luc Coatalem vient de recevoir le prix de la Langue française.
Les artistes rassemblés au festival international de science-fiction des Utopiales, du 31 octobre au 3 novembre à Nantes, ont pointé les faiblesses du genre, notamment quand il s’essaie à la dystopie. Comment réparer les « erreurs » de la SF, et quelles sont les voies possibles ? Recueil de voix inspirées.