Les bienveillantes (Gallimard, grand prix du roman de l’Académie française) était le centre de toutes les attentions à la Foire de Francfort, mais l’agent de Jonathan Littell, Andrew Nurnberg, l’avait affirmé : les éditeurs devait avoir le temps de le lire avant de commencer les enchères. D’entrée de jeu, on parlait d’un chèque à sept chiffres. Et les rumeurs font en effet état d’un montant supérieur au million de dollars.

« The Kindly Ones », titre traduit provisoirement ne sortira qu’au printemps 2008 aux Etats-Unis. Jonathan Burnham chez HarperCollins US et Ellen Seligman chez McClelland & Stewart au Canada ont gagné la bataille. HarperCollins, filiale du groupe de Robert Murdoch, News Corp., publie aussi bien Tolkien qu’Hemngway. La maison torontoise, quant à elle, célèbre ses 100 ans d’existence cette année, et édite, notamment, Michael Ondaatje et Margaret Atwood.

Ailleurs dans le monde, l'agent et l'auteur ont eu les mêmes exigences. Mais la folie des chiffres est à l’image du phénomène littéraire. Pour être lu en Allemagne, l’éditeur Berlin Verlag a proposé 500 000 euros (selon le magazine germanique Focus). L’éditeur italien Einaudi a du payer 250 000 euros. Le critère financier ne suffit pas à en croire les principaux concernés. La qualité de la traduction, l’implication de l’éditeur compteraient tout autant.