Ce qu’il y a de terrible avec les blogs c’est qu’il vous arrive d’étaler, sans en mesurer les conséquences, votre vie privée et que celle-ci vous revient en pleine gueule par le biais des commentaires de vos lecteurs. Or donc, le 7 juillet (voir ci-dessous), je réglais ici quelques comptes personnels et familiaux avec l’Education nationale. Chronique que j’avais dédié à tous ces profs qui nous avaient pourri la vie avec leurs désormais traditionnelles menaces, pour un garçon pas trop docile. En 6 e , nous demandait-on : « Est-il manuel ? » En 5e, « Il faudrait qu’il voit quelqu’un… » En 4 e la « CPE » éructait : « Il va finir en prison ! » J’en passe et des bien pires. Notre situation n’avait, en fait, rien de bien original. Nombre des parents d’ados ont fait connaissance avec ceux qu’on baptise désormais les « décrocheurs ». Des garçons qui rejettent l’école autant qu’elle les rejette. C’est donc avec bonheur, et un brin d’esprit revanchard, que j’avais annoncé que d’abord notre petit ( 1m83!) dernier avait poursuivi ses études secondaires jusqu’en terminale (dans le privé hors contrat) avant de les rattraper en obtenant finalement son bac. Cette chronique m’avait valu bien des réactions (certaines pleines de colère) au point que j’avais dû prendre la défense des profs (de certains professeurs) dont je m’étais gaussé alors. Restait une remarque, la dernière, celle de Nubuc , en date du 28 août dernier qui après un « Félicitation » chaud au cœur ajoutait: « Le plus difficile est à venir, il faut trouver quoi en faire de ce bac. » Suivi du petit logo sympa ;-) Quoi en faire ? Cette remarque je l’avais en travers de la gorge jusqu’à mon retour d’Inde. Car il faut que je vous avoue (au point où j’en suis) que la fac pour notre grand dernier n’a duré que quinze jours suivis d’un temps de latence de près de trois mois. Et puis, poussé par ses frère et sœurs, le bachelier vite revenu de l’université s’est engagé en janvier dernier dans un service civil solidaire. Pour notre plus grand soulagement. C’est là qu’il faut que je vous parle d’Uni-cités, créé par une ancienne de l’Essec. Cet organisme met à disposition d’autres associations des jeunes de 18 à 25 ans qui sont rémunérés 600€ par mois pendant six ou neuf mois. Adieu les grasses mat’, bonjour le boulot et la découverte d’un autre monde ! Nous avons vu très vite les effets de cette formation. Le « jeune travailleur » a découvert dès le troisième jour qu’il savait arracher une moquette, décoller du papier peint et faire de l’enduit (pour le plus grand bénéfice d’un nouveau local de l’Armée du Salut), choses qu’il n’avait pas su découvrir en 19 ans à la maison, alors que son père est, comme chacun sait un roi du bricolage. Puis sont venus, deux jours par semaine, l’accompagnement de « personnes handicapées » et deux autres jours auprès de malades très affaiblis. Ceux-ci ont vu notre bonhomme et ses sept coéquipiers réaliser une fresque dans leur hôpital. Fresque, j’ai bien dit fresque, pas tag ! Suivi d’une sortie en bateau-mouche. Revenu d’Inde jeudi matin, j’acceptais de l’emmener dans la banlieue de ses « exploits ». Une heure de voiture pour éviter à l’ado régressif une heure de transports en commun. Ronchon (c’est de famille ), il ne voyait pas de raison de revenir à l’hosto après l’inauguration de la fresque. Le soir, nous étions en larmes en l’écoutant nous raconter, les mots de remerciements des malades. A commencer par celle-là, très peu bavarde pendant toute l’élaboration et la réalisation de la fresque. « Je voulais vous dire que ces semaines resteront les plus belles de ma vie. » Voilà Nubuc la réponse à votre question. PS : Et, comme il se doit, le site pour ceux que cela intéresse: http://www.unis-cite.org
15.10 2013

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