Nouvelle collection

L'auteure Jeanne Sélène lance Platypus, une collection "inclusive"

Jeanne Sélène - Photo Le Off des Auteurs et KDP

L'auteure Jeanne Sélène lance Platypus, une collection "inclusive"

"Dès que nous sommes sur des façons d’être différentes, les personnes s’attendent à ce que cela serve le récit, c’est justement ce que je veux gommer dans les livres." L'auteure Jeanne Sélène lance une nouvelle collection inclusive. 

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Par Dahlia Girgis
Créé le 25.03.2021 à 17h18

L'auteure Jeanne Sélène vient de lancer une nouvelle collection qui se veut "inclusive", intitulée "Platypus". Livres Hebdo a discuté avec la fondatrice de ce projet éditorial. 

Quel est votre parcours ? 
Je suis orthophoniste de formation. J'ai commencé à travailler par choix sur des romans en autoédition. Le travail éditorial est tout aussi passionnant que le travail d’écriture. Pour cela, j'ai continué dans l’autoédition et en tant que coéditrice chez ErminBooks. De fil en aiguille, j'ai travaillé dans la jeunesse. Cela m'a donné envie de parler de thèmes peu abordés dans cette littérature. Pour aller plus loin, j'ai décidé de monter ma maison d'édition. 

Pouvez-vous présenter votre collection ?
Il s'agit d'une collection pour tous les âges, et pas que pour les enfants. La ligne éditoriale est plutôt centrée sur le côté inclusif et engagé. Pour l'instant, un ouvrage va bientôt paraître et un autre suivra à la fin de l’année. Le premier est une bande dessinée, Le Voyage du chat, écrite par Chloé Harrand. Le personnage principal, un chat qui se transforme en humain, est non genré. L'idée, c'est qu'un maximum de personnes puissent s'identifier à lui. Le second est sur le thème de la transidentité. J'ai fait appel à une auteure concernée. La collection porte sur beaucoup de questions autour de l’identité, mais pas seulement. Il y a également des ouvrages autour de l'anti-validisme [le validisme est une discrimination contre les personnes vivant un handicap, NDLR].

Pourquoi s’attaquer à ces thématiques ?
Dans les ouvrages que j'autoédite, ce sont des thèmes que j’aborde assez souvent. Dans un des livres, un petit enfant à deux mamans, dans un autre il y a une scène de mariage entre deux femmes. Chaque personne doit se sentir représentée pour qu'elle puisse exister dans une fiction. Ma volonté, c'est de pouvoir étendre ça avec la voix d'autres auteurs. 

Est-ce des sujets tabous dans notre société ? 
Je pense que nous commençons un peu à sortir de cela. Mais ces sujets ne sont pas traités d’une manière juste en terme de représentation. Dans un de mes romans jeunesse, l’un des personnages est un enfant sourd. J’ai eu une critique : quel est l’intérêt d’avoir mis une personne sourde alors que cela ne sert pas l'intrigue ? Dès que nous sommes sur des façons d’être différentes, les personnes s’attendent à ce que cela serve le récit, c’est justement ce que je veux gommer dans les livres. 

Quels sont les auteurs que vous allez publier ? 
Pour le moment, ce sont des connaissances, par du bouche à oreille. Je vais commencer à lancer des appels à textes. J'aimerais à terme publier trois ou quatre ouvrages par an. Le premier ouvrage a été financé à l'aide d'une campagne de financement en ligne, mais j'aimerais pouvoir me passer de cette plateforme et faire, à l'avenir, des précommandes.

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