L'auteure de “Mediator 150 mg” demande la levée de l'interdiction de son sous-titre “Combien de morts ?”

Charles Kermarec ©Olivier Dion

L'auteure de “Mediator 150 mg” demande la levée de l'interdiction de son sous-titre “Combien de morts ?”

Examinée en appel, la demande du docteur Irène Frachon et d'Editions-dialogues.fr a été mise en délibéré au 25 janvier.

Par Julie Rocha-Soares
avec jrs, avec afp Créé le 15.04.2015 à 21h52


La demande du docteur Irène Frachon et de son éditeur Editions-dialogues.fr de levée de l'interdiction de l'inscription Combien de morts ? sur la couverture de l'ouvrage Mediator 150 mg (Editions-dialogues.fr), à propos du coupe-faim éponyme, a été examinée, mardi 30 novembre, par la cour d'appel de Rennes, qui a mis son arrêt en délibéré au 25 janvier.

L'auteure et l'éditeur de Mediator 150 mg faisaient appel de l'ordonnance en référé du 7 juin qui avait interdit le sous-titre Combien de morts ? sur la couverture de son livre à la suite d'une assignation du laboratoire Servier.

La phrase incriminée “avait pour objectif d'interpeller les pouvoirs publics et d'inciter les patients qui en avaient pris à consulter de manière et systématique”, a rappelé devant la cour d'appel de Rennes Me François Honnorat, avocat de l'éditeur, alors que Me Nathalie Carrère, avocate de Servier, a pour sa part plaidé le maintien de la censure du sous-titre, le jugeant “outrancier et disproportionné”.

Alors qu'une étude de la Caisse nationale d'assurance maladie, rendue publique le 16 novembre, a chiffré a au moins 500 les morts imputables au Mediator depuis sa mise sur le marché en 1974, le président de la chambre d'appel a relevé que la situation n'était “plus exactement la même que début juin” lors du jugement de première instance.

Pour Charles Kermarec, P-DG de la librairie Dialogues, à Brest, et d'éditions-dialogues.fr, l'étude de la Cnam “a légitimé la question que je posais dans mon sous-titre”.


Versions balafrées

L'éditeur de Mediator 150 mg qui “espère bien” que le sous-titre de l'ouvrage sera rétabli, évoquant amèrement des “versions balafrées” à propos de la couverture modifiée, affirme avoir vendu 4 567 des 5 500 ouvrages réédités après la censure, en partie grâce à la surmédiatisation de l'affaire.

Interrogé par Livres Hebdo, Charles Kermarec se dit “persuadé que les juges vont rendre compte de la vérité des faits : les laboratoires Servier ont laissé sciemment cette saloperie de médoc sur le marché alors qu'il comportait des risques avérés”.

Pour lui, “cet ouvrage va changer la pharmacovigilance et la politique de santé de notre société”.

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Voir aussi l'actualité du 17 novembre 2010
15.04 2015

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