La demande du docteur Irène Frachon et de son éditeur Editions-dialogues.fr de levée de l'interdiction de l'inscription
Combien de morts ? sur la couverture de l'ouvrage
Mediator 150 mg (Editions-dialogues.fr), à propos du coupe-faim éponyme, a été examinée, mardi 30 novembre, par la cour d'appel de Rennes, qui a mis son arrêt en délibéré au 25 janvier.
L'auteure et l'éditeur de
Mediator 150 mg faisaient appel de l'ordonnance en référé du 7 juin qui avait interdit le sous-titre
Combien de morts ? sur la couverture de son livre à la suite d'une assignation du laboratoire Servier.
La phrase incriminée
“avait pour objectif d'interpeller les pouvoirs publics et d'inciter les patients qui en avaient pris à consulter de manière et systématique”, a rappelé devant la cour d'appel de Rennes Me François Honnorat, avocat de l'éditeur, alors que Me Nathalie Carrère, avocate de Servier, a pour sa part plaidé le maintien de la censure du sous-titre, le jugeant “
outrancier et disproportionné”.
Alors qu'une étude de la Caisse nationale d'assurance maladie, rendue publique le 16 novembre, a chiffré a au moins 500 les morts imputables au Mediator depuis sa mise sur le marché en 1974, le président de la chambre d'appel a relevé que la situation n'était “
plus exactement la même que début juin” lors du jugement de première instance.
Pour Charles Kermarec, P-DG de la librairie Dialogues, à Brest, et d'éditions-dialogues.fr, l'étude de la Cnam “
a légitimé la question que je posais dans mon sous-titre”.
Versions balafréesL'éditeur de
Mediator 150 mg qui “
espère bien” que le sous-titre de l'ouvrage sera rétabli, évoquant amèrement des “
versions balafrées” à propos de la couverture modifiée, affirme avoir vendu 4 567 des 5 500 ouvrages réédités après la censure, en partie grâce à la surmédiatisation de l'affaire.
Interrogé par
Livres Hebdo, Charles Kermarec se dit “
persuadé que les juges vont rendre compte de la vérité des faits : les laboratoires Servier ont laissé sciemment cette saloperie de médoc sur le marché alors qu'il comportait des risques avérés”.
Pour lui, “
cet ouvrage va changer la pharmacovigilance et la politique de santé de notre société”.
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Voir aussi
l'actualité du 17 novembre 2010