De Howard Hawks à John Huston, en passant par Robert Altman, Sidney Lumet et Lars Von Trier (on omettra volontairement sa participation à un film de Bernard-Henri Lévy), elle avait offert son regard mythique, au point d'être surnomée "The Look" aux plus grands cinéastes, dans des films noirs mémorables ou des comédies pétillantes. Lauren Bacall aura souvent joué dans des adaptations plutôt réussie : Le grand sommeil (d'après Raymond Chandler), L'agent secret (d'après Graham Greene), Le crime de l'Orient-Express (d'après Agatha Christie), Misery (d'après Stephen King)...
Lauren Bacall a écrit trois livres principalement autobiographiques durant sa carrière : Lauren Bacall by Myself (Par moi-même, Stock5) en 1978, Now (Maintenant, Stock) en 1994 et Be Myself and Then Some (Seule, Michel Lafon) en 2005. S'ils sont tous épuisés, ils restent disponibles en livres d'occasion.
Cependant on peut la croiser également dans d'autres ouvrages : Jean-Pierre Grédy la convie dans Tous ses visages, livre témoignage paru chez Grasset en 2007 et Frank Bertrand a imaginé une interview fictive entre le journaliste Herb Stone et Lauren Bacall dans Lauren Bacall et moi (L'Ecarlate, 2013). Denis Jeambar l'avait choisie aux cotés de 51 autres personnalités dans Portraits crachés (Flammarion, 2011). Symbole du couple mythique du septième art, elle était, avec Humphrey Bogart, en couverture du livre de Pierre Lunel, Les amours d'Hollywood (Rocher, 2009). Et Stephen Humphrey Bogart avait imaginé un polar oedipien où l'héroïne ressemblait furieusement à l'actrice, vieillissante et snobissime, dans Play it Again (Folio Policier, 1998).
Ajoutons le beau livre publié en mai dernier par Taschen, Film Noir. 100 All-Time Favorites, de Paul Duncan et Jürgen Müller, qui rend hommage à cette femme fatale, véritable solitaire à la langue bien pendue qui affirmait qu'on vivait "dans une époque de médiocrité" et que "la célébrité n'était pas une profession", mais "un accident".