4 septembre > récit France

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

« Je vais essayer de tout dire. J’ai un retard de sincérité à rattraper, il y a longtemps que j’y pense. » Ainsi s’ouvre le nouveau livre de Dominique Noguez. Ni un roman, ni un essai, ni une des « études plus ou moins savantes » dont il a le secret. Voici le récit d’une expérience. Du « tourbillon puissant » survenu dans la vie de l’auteur des Derniers jours du monde (Robert Laffont, 1991) en 1993.

Lorsqu’il fait la connaissance, à un colloque de la Société des gens de lettres, de Cyril Durieux. Un garçon blond, aux yeux bleu foncé et aux lèvres bien dessinées, qui porte ce jour-là tee-shirt et caban. Un « archange diabolique », conscient de la séduction qu’il exerce sur les autres, qui va chambouler Dominique Noguez au plus haut point. Seize ans après les faits, celui-ci nous ramène à une époque sans téléphone portable, où l’on s’adresse des fax.

Peu à peu, tout en accompagnant l’écrivain et le jeune homme dans des musées, des théâtres, des restaurants, des cocktails ou des lits, le lecteur découvre la personnalité complexe de Cyril. Un fils de diplomate qui travaille dans une banque rue Cambon, prétend écrire un roman, aime la rhétorique mais s’emmêle parfois les pinceaux avec ses litotes. Un « grand pourvoyeur d’espérances » qui ressemble à la fois au torero El Juli et à l’acteur Tom Cruise. Et peut déclarer : « Finalement, je fais toujours l’amour de guerre lasse. Je fais presque toujours l’amour de guerre lasse. »

Une année qui commence bien est le texte intense, sincère et touchant d’un être ayant assez peu « de propension à l’exhibition » et peu enclin à la confession. Un Dominique Noguez qui n’a pu taire des moments brûlants de son existence passés aux côtés, ou dans l’attente, de celui dont il fit le dédicataire des Martagons (Gallimard, « L’infini », 1995, prix Roger-Nimier, repris en Folio). Noguez fait des retours en arrière, anticipe, agrémente son récit de considérations diverses. Et sonde avec justesse « cette alternance d’horreur et de joie que peut-être l’amour ». Alexandre Fillon

Les dernières
actualités