L'adaptation télévisée de livres jeunesse répond à un souci de prudence

“Sam Sam”, d'après Serge Bloch, adapté en dessin animé

L'adaptation télévisée de livres jeunesse répond à un souci de prudence

Pour Céline Limorato, de France Télévisions, le recours à l'adaptation permet aux chaînes de limiter les risques commerciaux.

avec ag Créé le 15.04.2015 à 20h04

Si la télévision s'intéresse aux adaptations d'oeuvres de littérature pour la jeunesse, c'est parce que ce sont souvent elles qui répondent le mieux aux exigences spécifiques des programmes jeunesse : captiver immédiatement le jeune public, dont on connaît la propension à zapper, et le fidéliser pour assurer la durée du programme, a indiqué Céline Limorato, directrice adjointe de l'unité jeunesse de France Télévisions, qui a précisé que, pour y parvenir, la télévision a besoin de “héros suffisamment denses”.

Céline Limorato intervenait dans un débat sur les motivations de la télévision à adapter des oeuvres de fiction pour la jeunesse, organisé par France Télévisions samedi après-midi 27 mars à la “Place des livres” du Salon du livre, avec l'auteur Serge Bloch (Sam Sam, Bayard Jeunesse), les producteurs Alexis Lavillat et Olivier Petit, qui ont adapté Gaston Lagaffe (Dupuis) et Angelo la débrouille (Petit à Petit), et Thomas Rivière, ayant droit du Petit Prince de Saint-Exupéry.

Pour la directrice adjointe de l'unité jeunesse de France Télévisions, “aux exigences du public s'ajoutent les contraintes économiques d'un secteur où l'offre ne cesse de s'étendre, sur les chaînes du câble et du satellite, mais aussi sur Internet”.

Produire une série d'animation coûte cher : entre 4 et 7 millions d'euros. France Télévisions, qui investit en moyenne 27 millions d'euros par an dans la production de dessins animés et de films d'animation, ne finance généralement qu'un tiers du budget de ces séries et fait systématiquement appel à des investissements étrangers.

S'appuyer sur des oeuvres “déjà gravées dans l'inconscient collectif” répond donc à un souci de prudence, même si le changement de support se fait toujours au prix de “petites trahisons obligatoires”, reconnaît Céline Limorato.

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