Prix littéraires

L’Académie des lettres du Québec a décerné ses quatre prix littéraires

Mathieu Girard

L’Académie des lettres du Québec a décerné ses quatre prix littéraires

L’Académie des lettres du Québec a remis mardi soir ses prix littéraires en roman, poésie, essai et théâtre.

Par Thomas Faidherbe
Créé le 04.11.2021 à 12h00

L’Académie des lettres du Québec a décerné mardi soir ses quatre prix littéraires, honorant le roman, poésie, essai et théâtre québécois. Les prix de l’Académie des lettres du Québec sont dotés de 1500 dollars canadiens (environ 1000 euros). Les lauréats reçoivent une œuvre de Rober Racine et une adhésion au Centre québécois du P.E.N. international.

Le prix Ringuet, qui récompense un roman québécois, a été attribué à l'auteure Ying Chen, pour son roman Rayonnements, paru chez Leméac, en octobre 2020. Dans son ouvrage, elle raconte la vie d'une illustre femme de science par la voix de sa fille, devenue à dix-huit ans son assistante sur les champs de bataille et, par la suite, dans son laboratoire. On pense ainsi à Marie Curie et à sa fille Irène dans cette remémoration d'outre-tombe qui fait revivre la destinée de ces deux scientifiques ainsi que d'autres membres tout aussi illustres de cette famille, leurs aléas dans l'histoire et aussi leurs combats. Avec l'un de ses précédents ouvrages, L’ingratitude (Leméac), la romancière était finaliste de plusieurs prestigieux prix littéraires (prix du Gouverneur Général, prix Femina). Elle a reçu le prix Québec-Paris, le prix Elle-Québec et le prix des libraires du Québec

Le prix Alain-Grandbois (poésie) a été décerné à Tania Langlais pour le recueil de poésie Pendant que Perceval tombait (Les Herbes Rouges). "Dans ces poèmes obstinés, Tania Langlais distribue les vers comme les cartes d’un tarot. Une histoire se dessine au gré de leurs agencements. Cette histoire, c’est celle de la dernière journée de Virginia Woolf, «le plus beau suicide / de la littérature anglaise»; celle de Perceval, le mort muet de son roman Les vagues; et c’est aussi autre chose, une souffrance tenace qui ne se dévoile que par éclats" explique l'éditeur. L'auteure a obtenu le prix Émile-Nelligan pour son premier livre, Douze bêtes aux chemises de l’homme (Les herbes rouges). 
  
Le prix? Marcel-Dubé du théâtre a couronné? le metteur en scène Olivier Choinière pour Zoé (Atelier 10). Dans la pièce de théâtre, les élèves du collège ont déclenché une grève générale illimitée. Zoé refuse de se joindre au mouvement: elle est persuadée que le meilleur moyen pour elle de contribuer à la société est de poursuivre ses études en vue d'entrer en médecine. Elle obtient de la Cour une injonction obligeant ses professeurs à lui enseigner, sous peine d'emprisonnement. C'est donc sous la contrainte que Luc, son professeur de philosophie, entame avec elle un dialogue qui les forcera tous deux à reconsidérer leur rapport à l'autre, et à éprouver les limites de leur liberté.  Olivier Choinière est auteur et codirecteur général et artistique de la compagnie de création L'activité. Il a notamment remporté le Prix de l’Association québécoise des critiques de théâtre, le prix Michel-Tremblay et le prix Siminovitch.
 
Enfin, le prix? Victor-Barbeau a été remis à Dalie Giroux pour l'essai L’œil du maître. Figures de l’imaginaire colonial québécois (Mémoire d’encrier). L'essai interroge le mythe du maître chez nous qui définit les luttes souverainistes au Québec, la relation au territoire et aux Premières Nations. Contre la conquête, la domination, la surveillance, Dalie Giroux revendique une autre idée de l'indépendance, à rebours de la violence fondatrice de l'État. Elle évoque le rendez-vous manqué avec un passé-futur décolonial du Québec et la possibilité d'une chaîne de solidarités qui mobiliseraient les forces vives de la pensée autochtone, des luttes antiracistes, écologiques et féministes afin d'habiter ensemble le territoire.

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