Au début ils sont une centaine, et à la fin il n’en reste qu’un, qui a bravé l’épreuve des « boîtes mystères » et autres « tests de l’invention ». Cette joute culinaire télévisuelle est bien connue du public français qui regarde « Masterchef » sur TF1 (un Français sur dix a regardé la finale), mais aussi des téléspectateurs australiens, chinois, philippins, grecs, suédois… : l’émission est présente dans 35 pays.
Aujourd’hui, tous les pays ont des chefs stars des fourneaux qui, face à la caméra, vous expliquent comment préparer un plat traditionnel ou qui prennent leur sac à dos à la rencontre de la cuisine du terroir. Le Cyril Lignac japonais s’appelle Mocomichi Hayami et la globe-trotteuse Julie Andrieu devient l’Argentin Chakall au Portugal, en Allemagne ou en Chine. « On ne voyait pas à quel point la télévision est devenue globale, encore plus que les livres », s’étonne Edouard Cointreau à l’issue du sommet mondial des producteurs d’émissions culinaires, qui s’est tenu pour la première fois en France, pendant le Festival. Il en est le président non pas pour les films qu’il produit, mais en raison de sa connaissance du marché du livre, car « les ventes de livres permettent de financer des émissions et non le contraire ».
Si le marché du livre de cuisine en France est moins polarisé sur le petit écran, après l’engouement pour les titres de Cyril Lignac, Un dîner presque parfait, Top chef ou Masterchef, à l’étranger la recette est toujours un succès. Sur les 12 meilleures ventes du rayon cuisine aux Etats-Unis, 9 sont des ouvrages dérivés d’une émission de télévision. En Allemagne, sur les 3 best-sellers du secteur en janvier, 2 sont des titres de Jamie Oliver. Même chose en Chine où le marché du livre de cuisine, après deux ans de contraction, est reparti à la hausse grâce à A bite of China dérivé d’une série documentaire sur le terroir chinois. Un producteur de LIC productions (580 salariés) avait d’ailleurs fait le voyage depuis Pékin pour coproduire avec cinq Européens un concours de chefs impliquant des cuisiniers chinois. Les émissions de télévision sont en effet pensées pour pouvoir être vues par plusieurs publics dans le monde.
Jon Croft, le grand manitou des droits de « Masterchef », était aussi l’homme à voir. En janvier, Shine, qui produit l’émission et gère ses droits, a passé un accord avec Bloomsbury pour une renégociation complète de ses programmes à l’international. En France, le contrat trisannuel de Solar vient d’être renouvelé, nous confirme son directeur Jean-Louis Hocq.