Comment survivre à l'horreur ? Comment se mesurer à une haine que l'on pensait réduite au silence ? Depuis les massacres du 7 octobre 2023 perpétrés par le Hamas en Israël, ces questions hantent Delphine Horvilleur. Pour tenter d'exorciser le profond traumatisme généré par cette attaque, l'écrivaine et femme rabbin s'est tournée vers l'écriture. Avec son recueil de réflexions Comment ça va pas ? (Grasset), publié le 21 février et tiré à 80 000 exemplaires cumulés, elle se hisse directement à la 2ᵉ place du classement GFK/Livres Hebdo toutes catégories confondues, et en tête du classement essais.
« Les seules conversations que j'ai eues après le 7 octobre ont été dans ma tête. C'était une espèce de monologue infernal », raconte l'autrice, invitée dans l'émission 28 minutes d'Arte, le 22 février. Parce que les échanges autour du conflit israélo-palestinien n'ont jamais été aussi crispés, Delphine Horvilleur a choisi un nouvel interlocuteur : son déchirement. Autour de dix conversations, réelles ou imaginaires, graves ou teintées d'humour, l'écrivaine se déleste du poids de sa sidération, convoque les fantômes de son passé et tente de renouer le dialogue avec les autres.
Femme rabbin de l'association Judaïsme en mouvement et directrice de la rédaction de la revue Tenou'a, Delphine Horvilleur est l'autrice de huit livres. Lesquels accordent une place importante à la spiritualité (Vivre avec nos morts, Grasset, 2021), à la pratique religieuse (Des mille et une façon d'être juif ou musulman, un dialogue avec l'auteur Rachid Benzine, Seuil, 2017) ou encore à la question de l'identité, explorée dans Comment les rabbins font les enfants (Grasset, 2015) et, plus récemment, avec Il n'y a pas de Ajar (Grasset, 2022).