La maison de l’auteure Colette est à nouveau menacée de fermeture en raison de la pandémie de Covid-19. La « maison-livre » située dans l’Yonne souffre d’un déficit de 60000 euros selon son directeur Frédéric Maget. L’association sans but lucratif qui est propriétaire de la structure depuis 2011 vit quasi exclusivement des entrées payantes. Le lieu a rouvert au public au début du mois d’août. Mais la règle des 4m2 minimum d'espace par personne, voulue par l'épidémie, oblige la maison à refuser la moitié de ses visiteurs. "Il nous faut 15 à 17000 visiteurs par an pour être rentable. Et encore tout juste", estime M. Maget.
C’est dans cette maison bourgeoise du village de Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) que Sidonie-Gabrielle Colette est née le 28 janvier 1873. C’est non seulement la maison d’enfance de l’auteure, mais également le personnage central de son œuvre. Dès le premier roman Claudine à l'école, en 1900, le village qui y est dépeint, Montigny, est en fait Saint-Sauveur. La famille de l’écrivaine, ruinée, avait fini par la vendre en 1891.
Un précédent sauvetage de la « maison-livre »
Aujourd’hui, de nouveau menacée, l’association réclame une subvention "de 20-30.000 euros par an" pour maintenir le lieu ouvert. La région Bourgogne-Franche-Comté promet que "la maison de Colette bénéficiera d'une aide", mais "le montant reste à établir". De son côté, le département de l'Yonne, "pourrait" verser 20000 euros d'avance remboursable et "envisager une subvention exceptionnelle" d'un montant non encore déterminée.
Un premier sauvetage avait eu lieu en 2007 à l’aide d’un élan de solidarité comptant plusieurs personnalités comme Carole Bouquet, Mathieu Amalric ou Arielle Dombasle. En 2011, après plusieurs années de travaux de restauration et une somme de 1,5 million d’euros, le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, annonçait que la maison avait "pu être rachetée et sauvée de l'oubli".
"En 2016, on s'était dit : ça y est, elle est sauvée. Aujourd'hui, on a l'impression que c'est le rocher de Sisyphe. On ne s'est pas battu pendant dix ans pour que tout soit détruit en quelques mois. Ce serait dommage, tout ça pour des montants qui me paraissent raisonnables", déplore M. Maget.