Après un premier salon du livre du monde arabe organisé à Nancy en 2019, l’association Diwan en Lorraine lance du 4 au 6 mars la première édition de Livres d’ailleurs - édition Afrique. "Notre ambition est de faire de cette nouvelle manifestation littéraire internationale un rendez-vous annuel attendu, ouvert et inclusif où les éditions alterneront entre Afrique et Orient", assure Ridouane Atif, président de Diwan en Lorraine, dans un communiqué.
Aux manettes de la programmation littéraire, les éditrices Kenza Sefrioui, cofondatrice d’En toutes lettres (Maroc) et Elisabeth Daldoul, fondatrice d’Elyzad (Tunisie). Elles souhaitent "faire de ce salon un moment de découverte et en profiter pour montrer la richesse du monde éditorial en dehors de l’Hexagone", souligne Elisabeth Daldoul auprès de Livres Hebdo. "Nous voulons montrer que l’édition africaine, qui se bat dans des contextes pas toujours faciles, est dynamique", complète Kenza Sefrioui.
Des auteurs à succès
Pour atteindre leur but, les deux éditrices ont souhaité inviter "des auteurs et autrices qui ont du succès dans leur pays, leur continent, qui ont reçu des prix littéraires et dont les textes ont la même valeur que ceux publiés en France", insiste Kenza Sefrioui.
Elles ont ainsi confié la présidence d’honneur à l’auteur In Koli Jean Bofane, notamment lauréat du Grand prix littéraire d’Afrique noire 2009 pour Mathématiques congolaises (Actes Sud) et du prix des cinq continents de la francophonie 2015 pour Congo Inc. : le testament de Bismarck (Actes Sud). Elles ont aussi donné carte blanche à Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du Goncourt 2021 pour La plus secrète mémoire des hommes (Philippe Rey).
Parmi les auteurs et autrices invitées : Amine Al Ghozzi — lauréat du prix de littérature de l’Union européenne l’année dernière pour Zendali, la nuit du 14 janvier 2011 (Zayneb) - ou encore Osvalde Lewat dont le premier roman Les aquatiques a été publié en août dernier aux Escales. Outre la fiction, la programmation valorise aussi les romans policiers, la littérature jeunesse, la poésie ou encore les essais de sciences humaines.
Déplacer le centre
Les auteurs et autrices participeront à "une série de tables rondes consacrées à la résistance des peuples, aux femmes, aux jeunes, aux villes, à la mémoire ou encore au travail sur la langue", ajoute Kenza Sefrioui. Les écrivains et écrivaines seront également reçus dans les établissements scolaires de la ville et partageront des thés avec les festivaliers. "Ce format leur permet de rencontrer le public dans un contexte moins formel", souligne Kenza Sefrioui.
En filigrane de leur programmation se dessine un objectif : promouvoir l’édition indépendante africaine. "Nous voulons faire connaître d’autres voix", affirme Kenza Sefrioui. "Rencontrer l’autre permet ensuite de mieux le comprendre, abonde Elisabeth Daldoul. Notre travail au sein de ce salon est d’apporter cette connaissance, d’améliorer la connaissance autour de la littérature africaine". Et ainsi montrer "qu’il n’existe pas qu’un seul centre", mais qu’au contraire, "le monde se vit à partir de multiples endroits".
