Le renouveau du livre religieux n’est pas programmé tout de suite pour tout le monde : la librairie et plus largement les relations entre libraires et éditeurs religieux occupent l’attention des acteurs du secteur. L’annonce solennelle, le 3 février, par son président, Hubert Emmery, de la mise en sommeil du GIE Siloë, a saisi les soixante libraires du réseau qui restent soucieux du maintien de la marque. D’autant que parallèlement, le Syndicat des libraires de littérature religieuse (SLLR) serait de moins en moins impliqué dans les rendez-vous pour les projets interprofessionnels. "Nous sommes à la recherche du syndicat perdu", ironise un de ses membres.
Si le GIE Siloë a disparu, les libraires Siloë, elles, existent toujours. La CRER (Coopérative régionale de l’enseignement religieux) continue de créer des librairies, et les libraires généralistes montrent un fort intérêt pour le religieux. Mais le poids relatif de La Procure, notamment en Ile-de-France, se trouve renforcé. Directeur de La Procure, François Maillot fait savoir qu’il ne se désintéresse pas des libraires Siloë et qu’il ouvrira cet hiver son catalogue aux libraires Siloë qui le souhaiteront.
Quoi qu’il en soit, l’accompagnement des libraires religieux est à réinventer, et l’interprofession se mobilise dans ce sens. De multiples initiatives sont lancées, telles que la tournée des séminaires du groupe Instance Livre pour sensibiliser les jeunes clercs à une nouvelle formule de relations interprofessionnelles, avec éditeurs et libraires religieux. Ils se réunissent désormais en plus petit comité et plus régulièrement, donc de façon plus efficace pour avancer ensemble. On laisse aussi entendre que La Procure aimerait, à terme, faire de son site désormais finalisé une plateforme du livre religieux sur Internet pour concurrencer Amazon sur sa spécialité. <