Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef adjoint

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Le 18e classement annuel Livres Hebdo de l’édition française fait apparaître la fragilisation du secteur après plusieurs années d’une conjoncture économique difficile qui l’atteint alors qu’il doit simultanément relever des défis structurels. Si de nombreuses entreprises parviennent à conserver une marge positive, si certaines connaissent même de vrais succès, l’activité de l’édition française dans son ensemble se contracte. Son image, telle qu’elle se présentait cette semaine dans les allées de la Foire de Francfort, ne s’en trouve pas pour autant dégradée.

Pour les éditeurs anglophones ébranlés par des secousses autrement plus importantes, mais aussi pour les éditeurs de nombreux autres pays d’Europe, d’Asie ou d’Amérique latine confrontés aux ravages de la dérégulation ou de l’absence de régulation, l’Hexagone est toujours perçu comme un territoire protégé pour le livre, une qualité qu’il partage avec l’Allemagne. Prix unique du livre, TVA réduite, protection du droit d’auteur, aides à la création, à la traduction comme à la librairie indépendante contribuent à la pérennité d’un écosystème dont la publicité est aussi indirectement assurée par la résistance de la filiale américaine d’Hachette Livre aux tentations hégémoniques d’Amazon, et par les débats qui l’accompagnent.

Après les rencontres organisées en avril dernier à Paris, la "Déclaration européenne pour le livre", signée jeudi à la foire par les organismes publics européens de soutien au livre à l’initiative du CNL, conforte à son tour l’approche française du marché du livre. La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, plaide pour sa part dans nos colonnes pour que la France saisisse l’occasion de son statut d’invité d’honneur de la Foire de Francfort en 2017 pour renforcer son offre éditoriale sur le marché international et faire apparaître la vitalité de l’espace francophone. Au-delà du dispositif législatif et réglementaire que le monde nous envie, c’est bien par la démonstration de son dynamisme et de sa capacité d’innovation que l’édition française pourra jouer un rôle renforcé dans la nouvelle édition globalisée.

10.10 2014

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