Les deux fondateurs François de Monès et Annabelle Perrin proposent d’envoyer une lettre sur l’histoire d’une disparition par voie postale. Écrite à la première personne du singulier, la lettre fait entre 10 et 13 pages accompagnées d’une carte postale pour illustrer le récit, une carte d’identité de l’auteur, un édito et un strip de BD réalisés par Maxim Cain et Léo Duquesne.
L’idée est née pendant le confinement dû à la pandémie de Covid-19. "Nous nous sommes rendu compte comment des choses de la vie quotidienne, comme des libertés fondamentales, pouvaient disparaître du jour au lendemain", explique François de Monès. Politisé, le média ambitionne de lutter contre certaines disparitions "nocives" ou d’en promouvoir d’autres. Une lettre évoque par exemple la disparition de la maladie du sommeil.
Aux côtés des journalistes, des auteurs se sont investis dans le projet. Parmi eux, la lauréate du prix de la vocation en poésie 2014 et mention spéciale au dernier Prix Wepeler, Laura Vazquez, qui écrit une histoire sur la disparition de la littérature, ou le lauréat du prix Apollinaire découverte 2021, Jean d’Amérique qui s’est penché sur la disparition des jeux et jouets de son enfance à Port-au-Prince. "A travers cet inventaire des disparitions, nous voulons dresser le portrait ou l’esquive d’un monde prochain", résume le cofondateur.
Pour l’instant, La Disparition compte près de 300 abonnés et espère atteindre les 600 personnes. "Ce qui disparaît le plus comme médium d'expression écrite, c’est la correspondance physique et le bien être de recevoir une lettre de la poste qui ne soit pas une lettre d'impôt ou une quittance de loyer, nous voulons donner l’impression que nos abonnés reçoivent une lettre d’un ami", défend François Monès.