La Coopérative de l'université club (CUC) annonce la cessation de ses activités, en raison de difficultés de trésorerie liées aux exigences des éditeurs, selon un communiqué mis en ligne le 1er avril. Spécialiste du marché scolaire et des bibliothèques, cette librairie fonctionnant sous le statut de société coopérative et participative s'est trouvée fragilisée lors de la mise en place d'un nouveau système informatique, à la rentrée 2010.

«Après des difficultés rencontrées à recouvrer le paiement des factures de nombreux clients, et bien qu'aucun fournisseur (éditeurs, prestataires de service, banques...) n'aient eu à subir le moindre impayé, quelques-uns de nos fournisseurs de livres scolaires viennent de nous faire connaître qu'ils n'accepteront pas de nous approvisionner normalement pour la rentrée 2011» déclare Tanguy Le Doujet, P-DG de l'entreprise dans ce communiqué initialement adressé aux maires et responsables d'établissements clients de la CUC.

«Il nous serait ainsi demandé de payer au comptant (ou avec garantie bancaire) le plus gros de nos commandes, ce qui - compte tenu du fait que les factures des établissements correspondantes à nos achats de juin, juillet et août ne nous sont payées, au mieux, que fin septembre - nécessiterait plusieurs millions d'euros de liquidités ! De leur côté nos banquiers refusent de faire le relais de trésorerie indispensable » précise le dirigeant, nommé en novembre dernier.

« Nous ne disposons évidemment pas de telles sommes, ayant toujours fait le choix de la meilleure remise pour nos clients et de la marge la plus étroite pour notre coopérative. En conséquence nous sommes dans l'obligation de cesser toute activité commerciale au 31 mars 2011, et contraints de refuser toute commande à compter de cette date » ajoute le communiqué.

Fondée en 1961, elle s'était spécialisée à partir des années 80 dans le marché des collectivités, dans la mesure où elle ne pouvait plus consentir des réductions aux étudiants et clients individuels dans son point de vente du boulevard Saint-Michel après l'instauration de la loi Lang.

Dans le scolaire, la remise de 25% que la CUC accordait systématiquement était devenue la norme minimum du marché. Selon les derniers comptes publiés, elle avait réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 17,3 millions d'euros, pour un résultat d'exploitation de -0,41 million d'euros, mais un résultat net de 1,2 million d'euros.