En 2005, Honor traverse la ville de New York en métro pour gagner le Bronx. Ancienne danseuse, la jeune femme se rend dans un hôpital qui accueille les vétérans. Elle y pose ses mains sur le dos d'un soldat qu'elle soigne dans le cadre d'une "thérapie corporelle", malaxe sa chair "réticente". Originaire de Pebroscot dans le Maine, Milo Hatch a 24 ans. Il a été blessé à la moelle épinière pendant la guerre du Golfe, présente les symptômes d'un stress post-traumatique aigu. La jeune femme cherche à détendre le patient, lui fait écouter des chansons de Billie Holiday. Peu à peu, il se met à parler.
Pourquoi sommes-nous soudain ramenés à la veille de Noël 1936 ? Au Roseland Ballroom, où un saxophoniste prénommé Joe est tombé amoureux d'une femme grâce à la musique de Count Basie et son orchestre ? Etudiant en droit, ledit Joe venait d'arriver à New York. Il y avait retrouvé Pearl et sa "beauté simple, agréable, qu'il connaissait comme on connaît une chanson". Pearl, qui a été costumière sur le tournage d'un péplum de Cecil B. DeMille, n'était pas seule ce jour-là, venue l'attendre sur le quai avec sa cousine Vivian...
L'affaire ne s'arrête pas là. Il nous faut aussi stationner en 1969. Ou nous interroger encore sur le destin de Parvin, de Hyacinthe et d'un alchimiste arménien, jaillis quant à eux du XVIIe siècle... D'où viennent les souvenirs incontrôlables, comme sortis d'un autre cerveau, que partagent Honor et Milo ? Qu'ont-ils à leur apprendre sur leurs vies, sur leurs origines ? On avait découvert Jane Mendelsohn en 1997. Lorsque 10/18 avait publié J'étais Amelia Earhart, qui mettait en scène la célèbre aviatrice disparue près des côtes de la Nouvelle-Guinée en 1937. La revoilà enfin en librairie avec ce lancinant American music. Un roman intense, poétique et poignant qui parle si joliment des amours contrariées. De ces êtres que l'on croise et qui vous marquent à jamais.