La Bnf se penche sur la crise de la lecture

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La Bnf se penche sur la crise de la lecture

Le cycle de conférences-débats organisé par la BNF le 26 janvier synthétise les approches contemporaines sur les évolutions de la lecture et répond aux inquiétudes qu'elles suscitent.

avec ag Créé le 15.04.2015 à 19h12

C'est une idée rebattue : la révolution numérique en cours et les nouvelles pratiques culturelles qui lui sont associées entraînent une désaffection croissante du public pour la lecture. L'écrivain Philip Roth affirmait ainsi récemment : « Il y aura toujours des gens qui liront [des romans], mais ce sera un petit groupe de gens. [...] Le livre ne peut pas rivaliser avec l'écran. »
Mais les choses sont-elles si tranchées ?
Au-delà des fausses évidences qui alimentent souvent les prophéties alarmistes sur la mort de l'écrit, comment nos pratiques de lecture s'adaptent-elles à la nouvelle donne numérique ? La « crise de la lecture » si souvent déplorée ne dit-elle pas surtout notre difficulté à comprendre ce que la lecture est en train de devenir ?

Autant de questions abordées par les intervenants de l'Atelier du livre que consacrait la BNF, le 26 janvier, au thème de la lecture. De la démocratisation de la lecture à l'avenir des « médiateurs » du livre, en passant par la diversification des modes de lecture et l'essor du livre numérique, les discussions ont déployé la complexité des problèmes et croisé les approches d'acteurs venus d'horizons divers. Olivier Donnat, auteur de plusieurs rapports sur l'évolution des pratiques culturelles en France, a rappelé, au début d'une séance consacrée au livre numérique, combien il est difficile de mesurer précisément la réalité des actes de lecture et d'embrasser toute leur variété.
L'historien Jean-Yves Mollier a lui aussi insisté sur la variété des supports et des modes de lecture. Refusant de parler de « crise de la lecture », il trouve dans la longue histoire de la lecture, marquée par des mutations radicales, des raisons de rester serein : ce n'est pas parce qu'on lit autrement qu'on cesse de lire, et le déclin de certaines formes littéraires ne doit pas occulter l'émergence de nouveaux genres sur les supports numériques.

Un peu trop optimiste ? L'histoire le dira.

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