Éliane Le Bris, la veuve de Michel Le Bris, a sollicité la communauté d'agglomération de Morlaix et la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne (Drac) pour mettre en place une convention de mise en dépôt du fonds de 14 000 ouvrages du défunt écrivain et fondateur d'Étonnants voyageurs à Saint-Malo.
L'information, relevée par Le Télégramme, fait état d'un important fonds constitué d'archives personnelles et des livres de la bibliothèque de l'auteur disparu en 2021. Un inventaire préliminaire doit être réalisé avant la signature d'une éventuelle convention. « Le fonds pourrait être confié en dépôt à Morlaix communauté », a rajouté Julien Kerguillec, vice-président à la culture de Morlaix Communauté.
Né en 1944 à Plougasnou (Finistère), écrivain prolifique (plus d'une centaine de livres), romancier, philosophe et éditeur, Michel Le Bris a été directeur et fondateur en 1990 du festival Étonnants Voyageurs à Saint-Malo.
Proche de Jean-Paul Sartre et du mouvement soixante-huitard, directeur du journal de la Gauche prolétarienne La Cause du Peuple, il est incarcéré et condamné à l'époque à huit mois de prison. Il a participé notamment à la création du quotidien Libération en 1973 et à celle du Magazine littéraire en 1967. Michel Le Bris a également initié plusieurs projets de collection, notamment « La France sauvage » avec Jean-Paul Sartre, créée en 1974 chez Gallimard. Avec Voyageurs-Payot, il pose les jalons du mouvement des « écrivains-voyageurs » en publiant Jonathan Raban, Colin Thubron, Peter Matthiessen, mais aussi Nicolas Bouvier, Ella Maillart...
Spécialiste de l'écrivain écossais et grand voyageur, Robert Louis Stevenson, il a dépoussiéré un inédit inachevé trouvé dans une bibliothèque américaine La malle en cuir ou La société idéale (Gallimard, 2011). Michel Le Bris, grand amoureux du voyage, a aussi fait paraître un Dictionnaire amoureux des explorateurs (Plon, 2010). L'Académie française lui a décerné en 2019 le Grand Prix de Littérature Henri Gal pour l’ensemble de son œuvre.