Les chiffres du livre et de l'édition et l'importance des données de l'économie du livre étaient au cœur de deux conférences organisées au forum professionnel du Syndicat national de l'édition (SNE), dès l'ouverture de Livre Paris, jeudi 17 mars.
Selon les premières données détaillées de l'Observatoire de la librairie, l'activité des 150 participants indépendants a progressé de 2,7% l'an dernier, soit une performance meilleure que la moyenne du marché estimée par GFK, mais avec des différences marquées suivant les secteurs éditoriaux. A +12%, la BD a fortement progressé tandis que le pratique, la fiction et la jeunesse affichent également de bonnes performances, avec des hausses comprises en 3 et 5%, a indiqué Guillaume Husson, secrétaire général du Syndicat de la librairie française (SLF).
Les rayons universitaire, sciences humaines et tourisme sont stables, tandis que le scolaire et le parascolaire reculent de 3 à 6%, en raison de l'absence de renouvellement des programmes. Le livre d'art affiche aussi un net repli, à -7%.
Les nouveautés ont représenté 57% du volume des ventes, contre 12% pour le fonds récent (entre 1 et 2 ans) et 31% pour les titres publiés depuis plus de deux ans. Le réassort assure 72% des achats, contre 28% pour l'office. Le taux de retour général s'établit à 18,7%, avec des moyennes de 14 à 23% selon la taille des librairies. La tendance des deux premiers mois de 2016 se situe en léger repli (-0,5%) par rapport à la même période en 2015, qui s'était inscrite en nette hausse (+4,3%) par rapport à l'année précédente.
L'observatoire rassemble actuellement 150 librairies dont le chiffre d'affaires va de 100 000 euros à plusieurs millions d'euros, et dont les ventes cumulées atteignent 200 millions d'euros. Il est ouvert à toutes les librairies, et pas seulement aux adhérents du SLF. Déjà communiquées par ailleurs, les données GFK (+1,5% de hausse, à 4 milliards d'euros) ont été également rappelées par Christine de Mazières, déléguée générale du SNE.
Des outils plus précis
Les données économiques étaient aussi au centre de la rencontre suivante entre représentants des auteurs, des libraires et des éditeurs. A côté de l'habituel débat sur l'augmentation constante de la production, tous ont souhaité une amélioration de l'information sur les ventes par secteurs, la répartition de la marge par intervenant, sa signification en fonction de leurs coûts respectifs, etc.
Si les libraires se sont maintenant dotés de leur propre outil, les auteurs se sentent particulièrement démunis concernant cet accès à l'information, et totalement dépendants des éditeurs. La nouvelle réglementation concernant la reddition des comptes devrait améliorer la situation, mais cette restitution restera le plus souvent annuelle. Pour avoir accès à une information plus rapide, la Société des gens de lettres s'est ainsi abonnée à la base GFK pour en proposer l'accès à ses membres.