La BD face à l'histoire de l'art à Bastia

sur le site de la manifestation

La BD face à l'histoire de l'art à Bastia

La plus cohérente des manifestations consacrées à la bande dessinée a fêté ses 20 ans.

Par Fabrice Piault
avec fp Créé le 15.04.2015 à 19h12

Avec 12 expositions, contre 10 les années précédentes, BD à Bastia a fêté ses 20 ans, du 4 au 7 avril au Centre culturel Una Volta, qui est parvenu à en faire au fil des ans la plus cohérente et la plus exigeante des manifestations consacrées au 9e art dans l'univers francophone. Ces rencontres sont fondées sur un principe simple : une trentaine d'auteurs invités, tous et seuls exposés, autour desquels sont organisés des rendez-vous avec le public, tandis qu'une librairie tenue par la librairie Album propose toutes leurs oeuvres, et uniquement les leurs.

«Alors que nous travaillons avec des fonds publics, notre rôle n'est pas tant de renforcer le marché que de soutenir la jeune création et d'aller sur des territoires moins explorés»
, souligne la directrice d'Una Volta et fondatrice des rencontres, Dominique Mattei.

Significativement, ce festival également ouvert à la création pour la jeunesse a cette fois particulièrement mis en valeur les travaux de confrontation entre bande dessinée et autres arts plastiques, avec notamment une exposition «Hors cadre», réalisée avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre. Une scénographie de l'atelier Lucie Lom, composée de grands cadres vides d'où émergeaient les oeuvres des dessinateurs de BD, a présenté la production réalisée pour la collection Futuropolis-Musée du Louvre par Nicolas de Crécy, Marc-Antoine Mathieu, David Prudhomme ou Eric Liberge. Des planches du Pont des arts, de Catherine Meurisse (Sarbacane), de Matisse Manga, de Christophe Girard (Les Enfants rouges), du Fils de Rembrandt, de Robin (Sarbacane), de Pablo, de Clément Oubrerie et Julie Birmant (Dargaud), de Gauguin, de Li-An (Vents d'ouest), d'Egon Schiele, de Xavier Coste (Casterman), ou encore de La grande odalisque, de Ruppert & Mulot et Bastien Vivès (Dupuis) complétaient l'ensemble.

D'autres expositions étaient consacrées à Blutch, Emmanuel Guibert, Marc-Antoine Mathieu, Manuele Fior, Vincent Sardon (l'étonnant Tampographe, à L'Association), Jacques Ferrandez pour son adaptation de L'étranger de Camus ou l'illustrateur flamand pour la jeunesse Carll Cneutt, entre autres, tandis qu'une quinzaine de débats, spectacles et rencontres publiques permettaient au public de rencontrer les auteurs invités et exposés.

Plus de 10 000 personnes venues de toute la Corse, auxquels s'ajoutent plus de 3 500 scolaires emmenés par leurs enseignants, le plus souvent dans le prolongement d'un travail en classe pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, ont participé à la manifestation.

BD à Bastia voit en effet défiler des dizaines de classes de tous niveaux, qui participent à de multiples jeux, animations et rencontres avec les auteurs, organisés au coeur même des expositions qui leur sont consacrées, en commençant par l' «Atelier Douzou», qui donne à voir la diversité du travail de l'illustrateur par la jeunesse.

Conviviale, à taille humaine, la manifestation permet aussi aux visiteurs de croiser très facilement tel ou tel auteur dans un couloir ou un escalier, ou même de voir, à la cafétéria, Bastien Vivès, Lisa Mandel et d'autres auteurs se lancer avec passion dans... une partie du jeu de plateau Risk. Comme à la maison.

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