Édition

Julia Pavlowitch, cheffe de Tribu

Julia Pavlowitch, fondatrice de La Tribu - Photo DR

Julia Pavlowitch, cheffe de Tribu

L’ancienne directrice éditoriale de Phébus est désormais aux commandes de La Tribu, première maison d’édition créée au sein du groupe Les Nouveaux Éditeurs. Les titres inauguraux, deux romans signés Jérôme Chantreau et Cécile Cayrel, paraissent le 5 février.

J’achète l’article 1.5 €

Par Charles Knappek
Créé le 04.02.2025 à 16h44

C’est le baptême du feu pour Julia Pavlowitch. Alors que Les Nouveaux Éditeurs (LNE) viennent d’annoncer l’entrée d’Artémis à leur capital, la patronne de La Tribu, première structure à avoir vu le jour au sein du groupe fondé par l’ancien dirigeant d’Hachette Arnaud Nourry, publie ses premiers titres le 5 février : L’affaire de la rue Transnonain de Jérôme Chantreau et Aveu de tendresse de Cécile Cayrel. Deux romans emblématiques de la ligne de littérature pour l’heure exclusivement française qu’elle entend défendre. « J’adore accompagner la création. Traduire c’est un autre métier », souligne l’intéressée, rencontrée fin janvier dans les locaux de La Tribu, rue Séguier, dans le VIe arrondissement de Paris.

À 45 ans, dont 15 passés dans l’édition, l’ancienne directrice de Phébus, également passée par L’Iconoclaste, se découvre entrepreneuse. Une expérience singulière menée dans le cadre non moins singulier de la structure offerte par LNE. « Incubée » dans le groupe d’Arnaud Nourry, La Tribu peut se concentrer sur la partie purement éditoriale tout en bénéficiant de l’accompagnement, du financement et de toute la plateforme de services imaginée par Les Nouveaux Éditeurs pour les structures comme la sienne : fabrication, diffusion, distribution, systèmes, administration...

Moyens conséquents

Un vrai confort quand il s’agit de lancer sa marque éditoriale. « J’ai accès à des outils de travail dont je n’aurais jamais bénéficié dans un groupe traditionnel ou si j’avais créé ma maison toute seule », résume Julia Pavlowitch qui, si elle détient une part minoritaire dans La Tribu, a donc les coudées franches pour bâtir son catalogue. Et des moyens conséquents notamment en termes de diffusion/distribution grâce au partenariat de LNE avec Flammarion au sein du groupe Madrigall. La Tribu signale ainsi des mises en place autour de 7 000 exemplaires pour le livre de Jérôme Chantreau et de 4 000 pour celui de Cécile Cayrel. « On sent que la diffusion avait envie de porter cette littérature », se réjouit Julia Pavlowitch.

La maison prévoit de publier 15 titres par an. Après Le secret de Thyrcée d’Aline Desarzens en mars et La conquête de l’espace de Muriel Boselli en avril, elle annonce pour mai le premier roman adulte de l’autrice jeunesse Stephanie Blake, créatrice des aventures de Simon le Lapin à L’École des Loisirs. Julia Pavlowitch opère à ce titre en terrain connu, elle qui a déjà accompagné avec succès le passage de grandes plumes de la littérature enfantine vers l’univers adulte : à L’Iconoclaste, c’est sous sa houlette que Timothée de Fombelle et Marie-Aude Murail ont publié leur premier titre « pour les grands ».

« Des narrations très incarnées avec des récits souvent à la première personne »

On retrouvera ensuite La Tribu à la rentrée littéraire de septembre, pour laquelle seuls deux titres paraîtront : Les grands vivants de Claudus Pan, premier roman contant la vie d’exclus partis vivre dans des communautés alternatives aux États-Unis ; et La mal-venue de Marjorie Philibert, inspiré de l’histoire de Fabienne Kabou, cette femme reconnue coupable d’avoir abandonné sa fille de 15 mois sur une plage à marée montante.

Le point commun entre tous ces titres ? « Une place majeure accordée à la voix de l’auteur, des narrations très incarnées avec des récits souvent à la première personne, scénarisées, rythmées et proposant une haute lisibilité ». En 2026 et toujours dans cette même veine devraient paraître un certain nombre d’auteurs révélés par Julia Pavlowitch à L’Iconoclaste ou chez Phébus, avec lesquels elle conserve des liens privilégiés. Quant à révéler leur identité… l’éditrice entretient soigneusement le suspense.

Sur le chapitre des relations auteurs/éditeurs, elle se révèle en revanche intarissable. Désireuse d’embarquer les auteurs dans l’aventure de La Tribu, Julia Pavlowitch n’a en effet pas choisi par hasard le nom de sa maison : « Certains éditeurs peuvent parfois donner l’impression d’être surplombants. Pour ma part je souhaite partager une communauté de destin avec les auteurs, et je leur rappelle que j’ai autant besoin d’eux qu’eux de moi. »

Les dernières
actualités