Livres Hebdo : La 40ᵉ édition des Assises de la traduction organisée chaque année à Arles par l’association Atlas se tenait du 10 au 12 novembre. Pourriez-vous nous rappeler la mission de votre association et en quoi il est important de se réunir pour parler de traduction ?
Jörn Cambreleng : La mission d’Atlas est à la fois de soutenir les traducteurs dans le cadre de leur activité et de faire reconnaître ce travail en tant qu’œuvre de création. La chose paraît acquise pour certains : les traducteurs littéraires ne sont pas considérés comme de simples techniciens de la langue. Et ce, grâce notamment à leur statut juridique : ils ne sont pas salariés, mais touchent des droits d’auteur sur le fruit d’un travail intellectuel qui leur est propre, même s’il s’agit d’une œuvre seconde dérivant d’un texte original. Pourtant, alors que ce principe est aujourd’hui universellement admis, on tend à sans cesse vouloir comparer le traducteur humain à la machine fonctionnant par des algorithmes génératifs de traduction, qui transmet de mieux en mieux les données contenues dans un texte. Mais, la langue ce n’est pas de l’information, et une machine utilisant un algorithme cherche par nature à produire une langue moyenne. Un bout de chemin a été accompli, mais il y a encore un long chemin à parcourir.
En plus des questions de création littéraire qu’implique la traduction, Atlas se préoccupe d’autres aspects entourant l’édition d’une œuvre traduite.
Nous nous inscrivons dans un bioto
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