Quel impact le confinement a eu sur votre activité ?
Quand la crise a éclaté, on s’est dit que la population québécoise allait se tourner vers l’achat en ligne et qu’il fallait lui faire savoir qu’elle pouvait commander des livres en ligne tout en soutenant les commerces de proximité et l’achat local. Alors que toutes les entreprises étaient en pause, on s’est jeté dans une campagne de promotion, ce qui a créé une véritable explosion du nombre de visites sur notre site.
Et quelle en a été la conséquence pour les librairies qui composent votre coopérative ?
Un petit libraire me racontait « moi seul je ne peux pas m’offrir et entretenir cette technologie et cette publicité. » La mutualisation autours du site a permis aux librairies de continuer leur activité. Toutefois, la compétitivité avec Amazon nous préoccupe depuis des mois. Les marges sont plus faibles dans le secteur du livre. Or quand le libraire y soustrait les frais de livraison, sa rentabilité devient presque nulle. C’est pour cela que notre combat aujourd’hui est d’inciter les gens à opter pour le click & cueillette (variante étymologique québécoise du « click & collect », ndlr).
Pourquoi les lecteurs se sont autant tournés vers leslibraires.ca ?
Ce qui différencie notre site de tous les autres, c’est sa voix éditoriale. Même si c’est une plateforme web, même si c’est du commerce en ligne, on sent toute l’humanité des libraires derrière.
A travers quelles initiatives cette voix éditoriale se fait entendre ?
Vous avez les recommandations de nos libraires appelées « nos libraires craquent » mais aussi des sélections thématiques, des articles de la Revue du libraire et la plateforme de partage quialu.ca. On essaie de prolonger au maximum la place du libraire sur le web. Cet automne, nous avons aussi lancé un club de lecture dans le but d’animer notre communauté de lecteurs. Finalement, c’est un mix extrêmement fin de la technologie, de la connaissance et de la passion du livre qui distingue notre groupement.