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Italie : tout sur le marché du livre en 2022

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Italie : tout sur le marché du livre en 2022

L'Association des éditeurs italiens publie son dernier rapport sur le marché du livre italien. Comme en France, celui-ci s'est globalement bien porté en 2022 en comparaison de 2019 mais s'est altéré par rapport à 2021. La BD et la fiction sont les genres qui se sont le mieux vendus.

Par Adriano Tiniscopa,
Créé le 01.02.2023 à 18h57 ,
Mis à jour le 19.02.2023 à 23h21

En Italie, le marché du livre se porte bien. Le secteur a été passé au crible par l'Association des éditeurs italiens (AEI) qui a publié son dernier rapport sur le sujet. Le marché de l'édition transalpin a retrouvé sa santé d'avant la pandémie de Covid-19 mais fait moins bien qu'en 2021. BD et fiction ont été les genres littéraires les plus populaires chez les Italiens.

Sixième mondial et quatrième européen, le secteur de l'édition italien a représenté 3,32 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022 soit -2,3 % comparé à 2021 (hors e-book et audiolivres). Le marché de l'édition du Vieux Continent vaut lui 35 milliards d'euros selon le rapport, ce qui place par ailleurs les Européens en leaders sur le secteur avec 59 % du marché global mondial et 6 des 10 principaux groupes éditoriaux mondiaux (RELX Group, Bertelsmann, Pearson, Wolters Kluwer, Hachette Livre, Springer Nature).

Les particularités du marché du livre italien

Le secteur du livre représente la première industrie culturelle du pays. Les Italiens ont dépensé 3,429 milliards d'€ pour acquérir des livres en 2021, contre 2,941 milliards d'euros pour les abonnements TV ou encore 1,800 milliards d'€ pour les jeux vidéos. Les données de l'année 2022 ne sont pas encore disponibles.

Hors livres scolaires, le marché du livre italien a généré 1,671 milliards d'euros en 2022, soit une nette croissance par rapport à 2019 (+ 13,1 %) mais une légère décrue en regard de 2021 (- 2,3 %). En Italie, un livre coûte en moyenne 14,84 € soit le même prix qu'en 2021, mais un coût moins important comparé à 2019 (-0,9 %). 76 575 nouveautés sont parues en 2022 soit 10,5 % de moins qu'en 2021 mais près de 4 % de plus qu'en 2019. Les parutions d'e-books continuent de décroître avec 35 200 nouveautés en 2022 (- 28,6 % par rapport à 2021 et - 27,8 % en regard de 2019).

Les livres en circulation

Il s'est vendu 112,6 millions de livres par le moyen des librairies, Internet et de la grande distribution, soit une hausse significative par rapport à 2019 (+ 13,3 % par rapport à 2019) mais en 2021 les Italiens ont été plus lecteurs (+2,7 millions d'exemplaires achetés). À noter que la barre des 1 500 millions d'€ de chiffre d'affaires (livres, e-book et audiolivres) a été dépassée en 2019, un phénomène heureux pour le livre qui perdure depuis.

Du côté des librairies, leur chiffre d'affaires s'est accru d'1 % entre 2022 et 2021 soit un volume de 889 millions d'€ mais reste loin du niveau de 2019 (951,7 millions d'euros). Au contraire, les librairies en ligne ont vu leurs CA diminuer de 5 % rapport à 2021 réalisant un chiffre d'affaires global de 705 millions d'€. C'était 440 millions d'euros en 2019. Les ventes en grandes surfaces continuent elles de diminuer depuis 2019, passant de 95,2 à 76,9 millions d'euros de CA en 2022.

La fiction et la BD sont les grandes gagnantes de l'année 2022 réalisant respectivement une hausse par rapport à 2021 de 7 % (fiction étrangère), 4,9 % (fiction italienne) et de 8,6 % pour la BD. Les essais se sont moins bien vendus (-8,6 % par rapport à 2021). De manière générale, tous les genres littéraires se sont mieux vendus qu'en 2019 (+ 111,3 % pour la BD, + 25,9 % pour la fiction étrangère et 14,3 % pour celle italienne, 7,1 % pour la non-fiction...).

 

 

Les perspectives à l'horizon 2023

L'AEI met en garde face aux enjeux que représentent l'inflation ainsi que la fragilisation des petits éditeurs et librairies indépendantes qui ne bénéficient pas des avantages liés aux coûts de production amoindris à l'échelle industrielle. Enfin, dans ses conclusions l'organisation des éditeurs italiens souligne aussi que la tendance générale du marché est toujours plus dépendante des décisions prises par les ténors du secteur de la vente.

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