Cinéma

Héros littéraire, James Bond doit sauver le monde (et les salles de cinéma)

Daniel Craig et Ana de Armas. - Photo © Universal Pictures International France

Héros littéraire, James Bond doit sauver le monde (et les salles de cinéma)

James Bond a d'abord été un héros littéraire imaginé par Ian Fleming et la saga se prolonge en librairie avec Anthony Horowitz. Mais les films de cette franchise lucrative se sont éloignés du matériau littéraire. Ce qui n'empêche pas les éditeurs de multiplier les essais, beaux livres et ouvrages de références sur l'espion de sa majesté.

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Par Vincy Thomas,
Créé le 04.10.2021 à 20h22

Le nouveau James Bond sort le 6 octobre dans les salles. La pression est lourde. La fréquentation des salles de cinéma n'a toujours pas retrouvé ses niveaux d'avant-crise. La profession compte donc sur un héros imaginé par un écrivain au début des années 1950.

La superproduction de 250 millions de dollars, hors frais marketing, (et 2h45 de spectacle) était d'abord prévue pour 2019, avant d'être décalée en avril 2020, puis en novembre de la même année, puis au printemps 2021. Daniel Craig sait se faire attendre pour ses adieux. L'acteur a de nouveau enfilé son smoking après de nombreuses hésitations (et un cachet record). Il aura eu gain de cause jusque dans l'écriture en choisissant son ultime tour de piste disruptif. Pour la cinquième et dernière fois, il incarne l'espion de sa majesté, tandis que Cary Joji Fukunaga (True Detective) fait ses premiers pas dans la franchise en tant que réalisateur.

Il est libre James

Cela fait longtemps que le 007 du cinéma s'aventure hors des récits de son créateur Ian Fleming, qui n'a écrit que quatorze livres (pour 25 films reprenant parfois certaines trames). Anthony Horowitz a repris la saga littéraire en 2015 et a d'ailleurs annoncé un nouveau sauvetage du monde pour 2022. Côté scénaristes, depuis vingt ans, l'agent britannique bénéficie des services de Neal Purvis et Robert Wide, cette fois-ci aidés par Phoebe Waller-Bridge.

Mourir peut attendre se désintéresse assez du méchant (Remi Malek) et de son virus contagieux et fatal. Le prologue est un flash-back qui renvoie le spectateur au trauma originel de Madeleine Swann (Léa Seydoux), puis nous transporte dans sa vie actuelle, qu'elle partage avec James Bond, retraité. Le film est davantage le portrait d'un héros fatigué dans un monde qui lui échappe (le nouveau matricule 007 a été attribué à une espionne, Q fait son coming-out et les Américains ne sont plus forcément des alliés). L'idée est bien de surprendre le fan comme le spectateurs, avec un espion en pleine crise existentielle. Cela promet un feu d'artifice final aussi explosif qu'amer. À la fois fidèle au personnage de Ian Fleming et totalement tourné sur les aspirations du comédien à vouloir montrer sa vulnérabilité sous son tuxedo, Daniel Craig tire sa révérence avec panache.

L'as des as

25 films en 60 ans : le mythe 007 semble inaltérable, même en librairie. Le personnage créé par Ian Fleming inspire les éditeurs. Ainsi Taschen actualise son beau livre The James Bond Archives - 007 (13/10). Guillaume Evin (L'encyclopédie 007, 2015) analyse la saga dans Bond : la légende en 25 films (Hugo Doc, 2/9). L'auteur a aussi écrit la biographie fictive, Il était une fois James Bond (Archipel, 16/9). Avec Laurent Perriot, il recense Les répliques cultes de la saga Bond (Casa, 15/10). Chez Hors Collection, Philippe Durant a concocté James Bond : le dico (23/9). Luca Casalanguida et Alex Kot examinent les blessures de 007 dans Corps à Corps (Delcourt, 3/11). Jason Barlow compile L'intégrale des films et des voitures (EPA, 29/9). Et Jean-Antoine Duprat décrypte ses mensonges dans l'essai Mentir (ne) peut attendre (L'esprit du temps, 23/9). Enfin Aliocha Wald Lasowski propose le 6 octobre Les cinq secrets de James Bond (Max Milo), essai philosophique qui place les aventures de James Bond au cœur des études de genre, queer et féministe, au cœur de la pensée postcoloniale et de la théorie politique contemporaine.

Et pour finir, il y a le beau-livre illustré Bond : photographié par Terry O'Neill, qui a tiré le portrait de tous les interprètes de 007 de 1963 à2012, avec des textes de James Clarke et un avant-propos de Neal Purvis et Robert Wide, paru aux éditions de l'Imprévu en mars dernier.
 

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